Le président syrien l’a reconnu ce dimanche : l’armée du régime fait face à "un manque en ressources humaines". Il assure toutefois que ses troupes sont capables de "vaincre" dans la guerre contre les rebelles.
Selon les experts, les troupes de l’armée syrienne régulière auraient fondu de moitié. A Damas, lors d'un discours devant un parterre de représentants économiques ce dimanche, Bachar Al Assad a été forcé de reconnaître un problème d’effectifs. Après plus de quatre ans d'une guerre sanglante, 230.000 morts et des millions de blessés, l'armée du régime a enregistré plusieurs défaites face aux rebelles, notamment dans le nord.
Le régime tempère les revers de l’armée
Pour le président syrien, il y a une erreur de vocabulaire : "le problème auquel font face les forces armées n'est pas lié à la planification, mais à la fatigue. Il est normal qu'une armée soit atteinte de fatigue mais il y a une différence entre la fatigue et la défaite ". "Le mot défaite n'existe pas dans le dictionnaire de l'armée syrienne ", a-t-il ajouté sous les applaudissements, "nous allons résister et nous allons vaincre ".
Motiver les troupes
Combattant depuis plus de quatre ans rebelles et jihadistes, l'armée syrienne, mobilisée dans tout le pays, a vu ses forces s'amoindrir, si bien qu'une vaste campagne publicitaire a été lancée début juillet pour appeler les citoyens à la rejoindre. Samedi, Bachar Al Assad a par ailleurs décrété une amnistie sous condition pour les déserteurs et ceux qui ont refusé de faire leur service militaire. Les soldats qui ont rejoint la rébellion ne sont toutefois pas concernés par cette amnistie. Plus de 80.000 soldats et miliciens pro-régime (dont près de 50.000 militaires) ont été tués depuis le début du conflit , soit un tiers des 230.000 morts comptabilisés au total par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Toujours pas de main tendue pour une solution politique
Sur le volet des négociations visant à trouver une issue au conflit, le président syrien a réitéré que "toute proposition politique qui n'est pas fondée sur la lutte contre le terrorisme serait vide de sens ". Par « terroriste », le régime syrien toute opposition, rebelles comme jihadistes. "Tant que le terrorisme fait partie de l'opposition extérieure qui participe au dialogue (...), parler de solution politique ne serait que des paroles creuses ", a-t-il martelé, en référence à l'opposition en exil soutenue par les pays du Golfe et les pays occidentaux.