Bercy présente sa feuille de route économique
Le ministre des Finances, Michel Sapin, a présenté ce mercredi en conseil des ministres le traditionnel "programme de stabilité" des finances publiques pour les trois prochaines années. Objectif : convaincre Bruxelles qu'il est possible de réduire les déficits tout en améliorant la compétitivité des entreprises.
Cet objectif sera notamment atteint en économisant 50 milliards d'euros d'ici à 2017. Pour y parvenir, le Premier ministre Manuel Valls a d'ores et déjà annoncé le gel temporaire des prestations sociales et du point d'indice de la rémunération des fonctionnaires, suscitant un vif débat au sein du parti socialiste.
Le "programme de stabilité" a été adopté ce mercredi matin en conseil des ministres. Le détail des mesures avec Delphine Simon.
Le programme de stabilité adopté ce matin en conseil des ministres
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Les grandes lignes de ce plan d'économies sont mises noir sur blanc dans le "programme de stabilité" présenté ce mercredi à l'Elysée. Elles seront ensuite transmises à la Commission européenne. Mardi, des députés socialistes ont tenté de convaincre le premier ministre d'adoucir son plan par des gestes en faveur des petites retraites et des bénéficiaires de prestations sociales et ont dit avoir été "entendus".
Un déficit à 3% en 2015 ? "C'est possible"
Pour rester dans les "clous" de Bruxelles (la fameuse règle des 3% de déficits), les économies ne suffisent pas. Il faut aussi que la croissance suive. Le gouvernement table ainsi sur une hausse du PIB de 1% cette année et 1,7% l'an prochain. Théoriquement, le déficit public passerait de 4,3% à fin 2013 à 3,8% en 2014 et 3% en 2015, atteignant dans les temps la limite européenne.
Michel Sapin, ministre des Finances :
Nous savons que c'est une stratégie exigeante, qui demande du courage de la part de tous mais c'est une stratégie qui est à la mesure des enjeux.
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Après avoir flirté avec l'idée de demander à nouveau du temps pour redresser les comptes comme le réclame la gauche du PS, le gouvernement a donc décidé de viser 3% l'an prochain, décalant seulement son objectif précédent qui était de 2,8%. Atteindre 3% fin 2015, "ça ne va pas être simple", a reconnu la semaine dernière le nouveau secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, tout en soulignant que "c'est possible".