L'homme d'affaires n'en a pas fini avec la justice. Quand ce n'est pas elle qui s'intéresse à son arbitrage suspect, c'est lui qui la saisit pour réclamer encore plus. Selon Le Monde, Bernard Tapie réclamera prochainement un milliard d'euros à l'État.
Il estime en effet que l'État français est responsable de sa débâcle dans l'affaire Adidas en 1993. Bernard Tapis avait alors revendu la société au Crédit lyonnais, qui a ensuite selon lui encaissé de très importantes plus-values au détriment de l'homme d'affaires. Une affaire qui a envenimé les relations entre la banque et lui, jusqu'à ce fameux arbitrage de 2008 qui lui avait attribué 400 millions d'euros (avant son annulation en début d'année, et l'ouverture d'une enquête pénale pour escroquerie en bande organisée).
D'ailleurs, Bernard Tapie lui-mêem semble reconnaître certains dysfonctionnements
Il y a bien eu des anomalies dans l'arbitrage de 2008, Bernard Tapie le reconnait
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À escroc, escroc et demi
Mais pour Bernard Tapie, les escrocs d'origine, ce sont le Crédit Lyonnais et l'État français. Le Monde révèle ce jeudi qu'avec son avocat Emmanuel Gaillard, il saisira la cour d'appel de Paris pour réclamer un milliard d'euros, mais aussi des intérêts courant sur plus de 20 ans. Un montant record.
Son défenseur affirme détenir un document daté du 1er février 1993 qui démontrerait une volonté claire de flouer Bernard Tapie lors de la revente d'Adidas. Selon Me Gaillard, elle démontre que "dès le départ, la banque avait imaginé de capter la plus-value résultant de la mise en bourse d’Adidas à un montant qui pouvait atteindre 11 milliards de francs (2,09 milliards d’euros)"... Soit six fois plus que le prix de revente.
En plus de cette nouvelle procédure, Bernard Tapie s'attaque aussi au commandant de police Yves-Maris L'Hélias , de la brigade financière. En 2014, il avait rédigé un rapport basé sur plusieurs centaines de documents, dont il estimait qu'aucun "ne permet de donner crédit à la thèse de M. Tapie et aux conclusions des arbitres" . De quoi s'attirer la colère du principal intéressé, qui porte plainte aujourd'hui pour "faux, usage de faux, faux en écriture publique, escroquerie et tentative d'escroquerie" . Chacun son tour...