Bientôt un test salivaire pour diagnostiquer plus rapidement l'endométriose ?
Par Véronique Julia
Il faut en moyenne huit ans pour diagnostiquer l'endométriose chez une femme. Pour réduire ce délai et améliorer la prise en charge médicale, une start-up française a mis au point un test salivaire.
C'est une première mondiale. Une start-up française, Ziwig, a créé un test salivaire pour diagnostiquer l'endométriose, maladie gynécologique qui touche une femme sur dix en moyenne. Elle se caractérise par le développement de la muqueuse utérine à l'extérieur de l'utérus, dans d'autres organes. Actuellement, il faut huit ans, en moyenne, pour diagnostiquer cette pathologie chez une femme. Ce test, simple d'usage et qui promet un résultat sous 48 heures, pourrait ainsi être une petite révolution, évitant de nombreux examens. Comme pour tous tests salivaires, les patientes doivent seulement cracher dans un tube et l'envoyer pour analyse dans un laboratoire.
Arrêter l'évolution de la maladie
En réduisant le délai de diagnostic, le test salivaire permet aussi de gagner du temps sur la maladie. Car pendant les années d'incertitude, la maladie progresse selon le directeur du centre de référence endométriose du CHU d'Angers, Philippe Descamps : "L'endométriose évolue. Elle n'évolue pas dans le bon sens. Elle s'aggrave. Grâce à ce test salivaire nous allons pouvoir arrêter l'évolution de la maladie, opérer des femmes plus tôt, par exemple, et ne pas en opérer d'autres qu'on opérait jusqu'à présent pour savoir s'il y avait une endométriose. Là, on aura la réponse. C'est vraiment une avancée majeure !"
Il nous faut 105 biomarqueurs pour avoir une certitude de diagnostic.
Ce test salivaire permet aussi de diagnostiquer toutes les formes d'endométriose. Son efficacité est proche de 100 %, assure son concepteur, le président de la start-up Ziwig, Yahya El Mir. "La salive, c'est un fluide magnifique, formidable, qui contient énormément d'informations. Ces informations sont préservées et extrêmement stables. C'est ça que nous allons récupérer grâce à des machines de nouvelle génération qu'on appelle des séquenceurs. On regarde exactement 105 biomarqueurs parce que l'endométriose est une maladie complexe. Il nous faut tous ces biomarqueurs pour avoir une certitude de diagnostic."
Ces tests salivaires ne sont pas encore commercialisés mais l'entreprise espère une mise en vente rapide. La start-up discute avec les autorités sanitaires pour obtenir le remboursement de ces tests. Des tests que les fabricants souhaitent améliorer : ils aimeraient que l'outil puisse donner le stade d'évolution de la maladie.