
Michel Barnier, chargé de la négociation du Brexit entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, a détaillé le déroulement en deux phases que Bruxelles va proposer à Londres.
Quel processus va proposer l'Union européenne au Royaume-Uni pour se préparer à la sortie de toutes les institutions communautaires ? C'est ce qu'a précisé, ce mercredi, l'ancien ministre français Michel Barnier, chef des négociateurs côté européen. Il a présenté "les questions qui, à ce stade, ont été reconnues comme strictement nécessaires à un retrait ordonné du Royaume-Uni".
Quelle somme à régler ?
La négociation devrait donc se composer de deux phases, la première portant sur les dossiers considérés comme prioritaires : la première de ces questions, et la plus épineuse, est celle du "règlement financier", c'est-à-dire de la somme que va devoir verser le Royaume-Uni à l'Union européenne pour compenser les engagements pris dans le dernier plan pluriannuel de l'Union, signé en 2013 pour la période 2014-2020.
Michel Barnier a assuré que l'UE ne veut pas "punir" le Royaume-Uni en lui imposant une somme : "Quitter l'Union ce n'est pas un chiffre, pas un prix à payer, c'est un retrait ordonné avec des comptes à solder et un ensemble de questions", a-t-il expliqué. Les estimations varient : entre 40 et 60 milliards d'euros côté européen, alors que le Financial Times outre-Manche évoque 100 milliards. Une somme qui a été rejetée catégoriquement la semaine dernière par le ministre britannique du Brexit, David Davis.
L'autre priorité concernera les droits des citoyens et la question des frontières : "Certains ont voulu faire croire que le Brexit n'aurait pas de conséquences matérielles sur notre vie et que les négociations pourraient être bouclées rapidement et sans douleur, ce n'est pas le cas", assure Michel Barnier. Le statut des 3,2 millions de citoyens européens au Royaume-Uni, et du 1,2 million de citoyens britanniques dans l'Union seront au coeur de ces questions, mais aussi la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord, ou encore la continuité pour les normes juridiques et de sécurité.
Les accords commerciaux dans un second temps
La deuxième phase ne sera mise en route qu'une fois que des progrès suffisants auront été obtenus dans la première phase. Dans la seconde phase, il sera question des relations commerciales entre les deux entités. C'est dans cette phase qu'il sera question, notamment, d'assurer des garanties contre le dumping social et fiscal - qui risquent d'être une condition à un "partenariat étroit".
La Commission européenne se fixe jusqu'à octobre 2018 pour finir la phase 1, mais espère pouvoir lancer dès le mois de novembre 2017 la deuxième phase, espérant donc que des progrès auront été effectués. Pour la deuxième phase, il faudra que les questions soient réglées d'ici au 29 mars 2019 à minuit, date à laquelle la sortie du Royaume-Uni de l'UE sera effective. Mais plusieurs spécialistes ont d'ores et déjà affirmé que cela prendrait plus de temps.
