Budget 2017 : à qui profiteront vraiment les baisses d'impôts annoncées ?

Ce mercredi est présenté en Conseil des ministres le budget 2017, le dernier du quinquennat. Qui profitera des baisses d'impôts. Les principaux profils concernés.
A quelque mois de l'échéance présidentielle, l'impot sur le revenu porte le débat, comme en 2014, comme en 2015, comme en 2016 : le gouvernement s'emploie à convaincre que l'"overdose fiscale" qui a marqué le début du quinquennat est bel et bien finie. D'ailleurs ce dernier budget du quinquenat comporte une nouvelle baisse d'impot d'un milliard d'euros pour les ménages de la classe moyenne. Au final qui sont les gagnants et les perdants du quinquennat ?
Si l'on s'en tient à l'impot sur le revenu, les perdants de ce quinquennat, ce sont les foyers les plus aisés, ceux dont le revenu fiscal de référence dépasse environ 50 000 euros : en 4 ans ils auront acquitté 4 milliards d’impôt supplémentaire selon Bercy.
Les classes moyennes supérieures ont été particulièrement touchés par les coups de rabot successifs sur le quotient familial, et par le durcissement de la fiscalité sur les dividendes. Ainsi un couple avec 2 enfants qui gagne 8700 euros par mois a payé 1500 euros d’impôt en plus entre 2012 et 2016, selon les calculs du cabinet de conseil Cyrus.
Avec un salaire un peu moindre, 5000 euros par mois, l’impôt est quasi stable.
Il baisse pour un couple sans enfant en dessous de 3000 euros environ. depuis 2014. Les coups de pouce fiscaux ciblent les revenu modestes entre 6000 e 26 000 euros environ. Ce ne sera pas suffisant pour restaurer le pouvoir d’achat des ménages, pénalisés par le choc fiscal du début de quinquennat. Il reste en moyenne « toujours inférieur de 350 € à son niveau de 2010 », constate l’OFCE.


Tout porte à croire que dès l'été prochain, le budget que le gouvernement présente aujourd'hui sera rectifié. Dès hier le Haut Conseil des finances publiques a donné des indications qui montrent que ce budget s'appuie sur des prévisions erronées.
Première inconnue : les recettes dépendent pour partie de la croissance : or avec 1,5 % l'an prochain la prévision du gouvernement se montre plus optimiste que la plupart des économistes.
Coté dépenses, en année présidentielle, le gouvernement se montre généreux. Entre les salaires des fonctionnaires, les mesures pour les jeunes, la prime des enseignants ou la baisse d’impôt pour les classes moyennes, il y en a pour plus de 10 milliards d'euros. Au vu de ces dépenses nouvelles, le Haut Conseil des Finances Publiques, juge incertain, voire improbable de ramener les déficits publics à 2,7% l'an prochain.
Pour Bercy tout est financé, mais l'héritage sera lourd selon le président de la commission des finances, le député Gilles Carrez. Pour financer une partie de ces dépenses, Bercy a recours au crédit d’impôt, certaines décisions auront donc un impact budgétaire seulement en 2018. Un budget d'autant plus hypothétique, que sa durée de vie risque d’être courte, rappelle le directeur de l'OFCE Xavier Timbeau.
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