"C'était maladroit": Sandrine Rousseau s'explique sur sa sortie sur les "potentiels terroristes" afghans

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"C'était maladroit": Sandrine Rousseau s'explique sur sa sortie sur les "potentiels terroristes" afghans

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 Sandrine Rousseau, candidate à la primaire écologiste pour la présidentielle de 2022.
Sandrine Rousseau, candidate à la primaire écologiste pour la présidentielle de 2022.
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La candidate à la primaire des Verts s'explique sur les propos qu'elle a tenue sur BFM mardi sur les "potentiels terroristes" afghans qu'il vaudrait mieux avoir en France pour les "surveiller". La séquence a été largement partagée sur Twitter. "C’était assurément une phrase maladroite" dit-elle.

L’interview date de mardi, mais la séquence a été épinglée sur les réseaux sociaux mercredi. Près de 500.000 vues en quelques heures pour un extrait vidéo à l'effet dévastateur. Sandrine Rousseau, la candidate à la primaire d’Europe Ecologie-les Verts participe en duplex à un débat sur l’arrivée de réfugiés afghans en France. Le député La République en Marche Bruno Bonnell et le porte-parole du Rassemblement national Laurent Jacobelli, qui sont en plateau, participent aux échanges. Les débatteurs évoquent la question des Afghans évacués vers la France et notamment  celui de 26 ans qui a été placé en garde à vue car il n’a pas respecté son assignation à résidence en Seine-Saint-Denis.

Dix minutes après le début du débat, Sandrine Rousseau reprend la parole, et doit répondre aux propos de MM. Jacobelli et Bonnell, qui s’écharpent sur la présence en France de cet Afghan suspecté d'être proche des talibans. Elle déclare : "Si vraiment il y a des personnes qui sont dangereuses, de potentiels terroristes, ce n’est pas parce qu’ils restent en Afghanistan qu’ils sont moins dangereux en vrai. Quelque part les avoir en France, cela nous permet aussi de les surveiller." Puis elle embraye, sur " la mission" de la France, "de reconstituer petit à petit une capacité de l’Afghanistan, à sortir de régimes totalitaires etc". 

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Elle reconnaît des propos maladroits

Jointe par France Inter, Sandrine Rousseau revient sur cet épisode et explicite sa pensée : "C’était assurément une phrase maladroite" reconnaît-elle. Elle poursuit : "Pour l’instant, on nous dit que l’on ne peut pas rapatrier les populations civiles au motif d’un risque terroriste. Ce que j’ai voulu dire, c’est que l’on doit rapatrier les populations civiles, on a les moyens de surveiller les personnes et le risque terroriste est contenu. D’ailleurs on sait que dans ce type de rapatriement, sur place, on n’a pas le temps de faire cette étude. Par ailleurs, 99% des personnes qui cherchent à fuir sont des populations civiles, des femmes, des enfants etc."

Au moment de sa sortie, ni Laurent Jacobelli ni Bruno Bonnell, ne sont revenus sur ce qu'elle a dit. Sandrine Rousseau qualifie leurs prises de positions, juste avant elle, "d’incroyablement xénophobes"

La candidate à la primaire EELV précise également : "L’essentiel c’est de sauver des populations. On a les moyens de surveillance. La preuve, dès qu’un type ne respecte pas son obligation de résidence il est tout de suite arrêté. On a les moyens de surveiller." Dans un communiqué publié dans l'après-midi, le parti EELV rappelle sa position sur la crise afghane et l'accueil des réfugiés : "Europe Écologie Les Verts dénonce l’amalgame sécuritaire actuel autour des milliers d’Afghan.e.s fuyant le régime taliban et demande l’ouverture d’un corridor humanitaire." 

Sur les réseaux sociaux, sa phrase a mis le feu aux poudres. Depuis les journées d’été des écologistes la semaine passée, la candidate le reconnaît : "Je suis identifiée comme une cible depuis ces journées d’été d’EELV, celle dont il faut surveiller la moindre parole. Mais c’est d'une certaine manière une bonne nouvelle, cela veut peut-être dire quelque chose sur ce qui est en train de se passer."