"Ça m'a fait un peu tousser" : dans les lycées-pilotes, les premiers tests antigéniques pour profs et élèves
Par Sonia PrincetUne trentaine de lycées-pilotes en Île-de-France vont organiser, pendant les prochaines semaines, des journées de dépistage systématique, avec l'appui de personnels de l'APHP. Tous les personnels et les élèves volontaires, avec autorisation des parents, peuvent se faire tester. Le résultat est obtenu en 20, 30 minutes
Les lycées pilotes qui vont organiser ces journées de dépistage sont choisis selon deux critères : dans une ville de plus de 20 000 habitants où le virus circule particulièrement et dans un établissement où il y a eu des cas de Covid récemment.
Dans l'académie de Versailles, la première opération de ce type a eu lieu mardi au lycée Agora, de Puteaux, dans les Hauts de Seine.
Louane et Hélène avouent que ce sont leurs parents qui les ont poussés à passer ces tests. "J'ai des personnes à risques à la maison, ma mère qui fait de la tension, alors j'ai quand même envie de savoir. Forcément, ça ne m'emballe pas du tout non plus, mais je me force" confie Louane. "Moi, personnellement, je vais le faire mais j'ai très, très peur avec tous les avis que j'ai vu sur Internet, que le test faisait mal, que c'était horrible. J'ai des a priori" avoue Hélène qui, en plus, va "y passer" la première...
Les formalités remplies, la lycéenne rejoint la salle de prélèvement. La tête penchée en arrière, le prélèvement avec l'écouvillon est très rapide. "Ça m'a fait un peu tousser et pleurer, mais ça va aller" reconnait Hélène.
Plus d'élèves testés que de professeurs
Dans ce lycée, la moitié des élèves se sont fait dépister, comme un tiers des personnels. C'est le cas de Timothée, professeur de technologie : "J'ai été volontaire. Je pense que ça fait aussi partie de mon rôle d'enseignant de montrer l'exemple par rapport aux élèves qu'on incite à venir se faire tester" .
Selon Nicolas Péju, directeur général adjoint de la ARS d'Ile de France, l'objectif de ces test est avant tout statistique: "Nous n'avions pas, jusqu'à ce jour, une photographie précise de la manière dont les virus circulent dans les établissements scolaires. C'est le but de cette opération."
Trente minutes plus tard, Hélène obtient son résultat. "Ce n'est pas trop une surprise parce que moi, je fais beaucoup attention à moi." Test négatif, comme pour la plupart des élèves qui ne doivent surtout pas relâcher les gestes barrières.
Selon les chiffres du ministère de l'Éducation nationale communiqués vendredi, les contaminations progressent chez les élèves, avec 13.870 jeunes scolarisés recensés positifs au Covid-19, contre 12.487 la semaine précédente (sur 12,4 millions en France). Le nombre de classes fermées à cause du Covid-19 est également en augmentation, avec 222 classes et 20 établissements scolaires à l'arrêt, contre 142 classes et 21 établissements fermés la semaine précédente.