Facebook est-il décidément trop prude ? Le compte du musée du Jeu de Paume a été suspendu pour 24 heures pour avoir posté une photo d'une femme nue (réalisée en 1940 par la photographe Laure Albin Guillot). La poitrine du modèle a, elle, été masquée.
Si artistique soit-elle, une paire de seins n'a rien à faire sur Facebook, en tout cas selon les règles d'utilisation très strictes du site. Le Jeu de Paume en a fait les frais, en voulant publier une photographie d'une jeune femme blonde et partiellement dénudée. "Nous avons retiré du contenu que vous avez publié en raison d'infractions à la Déclaration des droits et responsabilités publiée par Facebook", peut-on lire sur la page du musée.
Il s'agissait pourtant simplement d'illustrer une exposition en cours d'oeuvres de la photographe Laure Albin Guillot (1879-1962), avec une étude photographique datant, elle, de 1940. C'est dire si le modèle a peu de chances de protester contre la publication.
Au-delà de l'anecdote, le musée parisien se dit "révolté par cette censure. La polémique doit inciter les administrateurs de Facebook à reconsidérer leur position. Ne pas différencier une oeuvre d'art d'une image à caractère pornographique est un amalgame douteux mais surtout dangereux".
Trier le bon sein de l'ivraie
Du côté de Facebook, on plaide la bonne foi : "il est parfois difficile de faire la distinction entre ce qui relève de l'art et de la pornographie". Les équipes du réseau social "vérifient des millions de signalements par jour et notre système est l'un des plus efficaces du web. Malheureusement, il arrive parfois que nos équipes retirent du contenu par erreur". Un mea culpa qui pourrait déboucher sur un rétablissement de la photo (seins compris) "dans les plus brefs délais".
Le reportage de Julie Pietri
E Facebook contre Paume
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