Castaner, Ferrand, Blanquer : que deviennent les piliers déchus du macronisme ?
Par Simon Le Baron
Leurs défaites resteront comme les symboles de la déconvenue d’Emmanuel Macron aux élections législatives. Mais l’ancien président de l’Assemblée nationale, l’ex-patron des députés LREM et l’ancien ministre de l’Éducation nationale n’ont certainement pas dit adieu au monde politique.
Les élections législatives des 12 et 19 juin dernier leur ont fait l'effet d'une claque. Piliers de la macronie, Christophe Castaner, Richard Ferrand et Jean-Michel Blanquer ne siègeront pas comme députés pour le second quinquennat d'Emmanuel Macron. Le premier, ex-patron des députés LREM, a été battu dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le deuxième, ex-président de l'Assemblée, a subi une défaite dans le Finistère. Quant à l'ancien ministre de l'Éducation, il a également été battu dans le Loiret. Mais tous les trois n'ont pas pour autant fait une croix sur la politique.
Castaner : "Chaque chose en son temps"
Fidèle à sa réputation, c’est lui qui semble le plus détaché des trois ; Christophe Castaner est retourné dans ses Alpes-de-Haute-Provence, après quelques rendez-vous à Paris la semaine dernière. "L’agenda est calme", confie pudiquement l’ex-député macroniste en chef. Il a donc le temps d’écrire des haïkus, de courts poèmes japonais en trois vers, qu’il aime poster sur son compte Instagram. Sait-il de quoi son avenir sera fait ? "Oui, je pense. Mais chaque chose en son temps", nous répond l’ancien ministre de l’Intérieur sans en dire davantage. De là à l’imaginer quitter la vie politique ? "Il prendra peut-être du recul", pense l’un de ses amis. "Mais il ne lâchera jamais définitivement, il a ça dans le sang."
Ferrand au téléphone toute la journée
Lui aussi "a ça dans le sang". "Désormais sans mandat, je n’entends pas commenter la vie politique", assure Richard Ferrand. Mais le président déchu de l’Assemblée nationale reste en réalité très connecté au sommet de l’État. Ses anciens collègues le décrivent pendu au téléphone toute la journée, tantôt avec Emmanuel Macron, tantôt avec Elisabeth Borne… et avec beaucoup d’autres cadres du gouvernement et de la majorité (désormais relative). L’ancien élu du Finistère ne souhaite pas devenir officiellement conseiller à l’Élysée mais reste, nous dit-il, "dans la même relation de fidélité, de confiance et d’amitié avec le président de la République". "Il est l’un des seuls capables de lui dire les choses en face", explique un parlementaire qui le connaît bien.
Blanquer tente encore de faire invalider sa défaite
Contrairement à ses deux ex-collègues, Jean-Michel Blanquer n’est pas un vieux routier de la politique. Son baptême du feu électoral, dans la 4ème circonscription du Loiret, s’est soldé par une élimination dès le 1er tour avec 189 voix de retard sur le candidat de la Nupes. Le recordman de longévité au ministère de l’Education nationale pourrait vite rebondir, avec un poste sur mesure à l’Université Paris-Panthéon-Assas. Mais surtout, il n’a pas dit son dernier mot : il vient de déposer un recours pour tenter de faire invalider sa défaite.