Ce que l'on sait de l'attentat de Strasbourg
L'homme, qui a ouvert le feu dans le centre-ville de Strasbourg mardi à 19h50, à proximité du marché de Noël, est toujours en fuite.
La police nationale a lancé mercredi soir un appel à témoins pour retrouver l'homme le plus recherché de France, après une attaque qui a fait trois morts et douze blessés dont un en état de mort cérébrale.
Plus de 700 policiers et gendarme sont mobilisés, appuyés par des moyens aériens, pour retrouver ce suspect a précisé le ministre de l'Intérieur au cours des questions au gouvernement.
Le marché de Noël, qui attire chaque année deux millions de touristes, a été fermé mercredi et l'est encore jeudi: toutes les illuminations de la ville ont été éteintes et le grand sapin de 30 m de haut qui domine la place Kléber n'est plus éclairé.
Si peu de personnes étaient dans les rues mercredi, les Strasbourgeois reprenaient leurs habitudes jeudi matin. Les écoles, médiathèques, piscines, gymnases etc. ont rouvert. En revanche, les animations et événements prévus dans l'espace public ont été annulés et les marchés en extérieur fermés. Un temps de prière oecuménique est aussi prévu à ce jeudi 18H00 à la cathédrale.
La motivation terroriste semble maintenant établie
Mercredi matin sur France Inter, le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez avait déclaré que la motivation terroriste de cette attaque "n'est pas encore établie". L'assaillant, âgé de 29 ans, étant un "un individu connu en droit commun pour beaucoup de délits autres que liés au terrorisme, il n'a même jamais été connu pour des délits liés au terrorisme" selon le secrétaire d'État
Le procureur de Paris a indiqué, lors de sa conférence de presse à la mi-journée, que des témoins ont entendu l'homme crier "Allah Akbar". Rémy Heitz a précisé qu'"une enquête en flagrance a été ouverte des chefs d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, de tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et d’associations de malfaiteurs terroristes en vue de préparer des crimes d’atteintes aux personnes".
Un homme fiché S mais jamais parti en Syrie
Le tireur est un homme de 29 ans, Chériff Chekatt de nationalité française. Fiché S par la DGSI, il est connu dans la mouvance islamiste strasbourgeoise. Il a fait plusieurs séjours en prison à partir de ses 13 ans, ayant à son actif 27 condamnations pour des faits de vol et de violence, commis en France principalement, mais aussi en Allemagne et en Suisse, a précisé le procureur de Paris Rémy Heitz. Il avait effectué en France deux peines de prison de deux ans chacune et était sorti de prison il y a trois ans.
Recherché, il devait être interpellé, comme cinq autres suspects l'ont été, dans le cadre d'une enquête pour tentative d'homicide et braquage ce mardi matin, mais à l'arrivée des gendarmes, il n'était pas à son domicile. Chez cet homme, dans le quartier de Neudorf, les enquêteurs ont retrouvé une grenade.
"On est un petit peu surpris par ce mode opératoire (...) rien ne permettait de détecter un passage à l'acte dans sa vie courante"
"Il a un casier qui est assez important", a expliqué Laurent Nuñez ce mercredi. "Il a fait plusieurs séjours en prison et c'est à l'occasion de ces séjours en prison qu'a été détectée une radicalisation, mais dans la pratique religieuse, jamais de signe de passage à l'acte", ajoute le secrétaire d'État, qui précise que l'homme était suivi par les services de renseignement depuis sa sortie de prison fin 2015, et qu'il "n'a pas essayé de se rendre en Syrie".
Vigipirate au niveau maximal, le parquet antiterroriste saisi
Christophe Castaner a annoncé, la nuit suivant l'attentat, que le niveau d'alerte en France était relevé de "vigipirate renforcé" à "Urgence attentat", le niveau maximum.
La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête ouverte du chef d'assassinats, tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes criminelle. Le nouveau procureur de la République Rémy Heitz, qui a succédé à François Molins mi-novembre, s'est lui aussi rendu sur les lieux de l'attaque.
Emmanuel Macron a écourté une réunion avec les parlementaires de la majorité à l'Élysée. Juste avant de partir pour Strasbourg, Christophe Castaner a fait une courte déclaration annonçant que le tireur était identifié et connu pour des faits de droits commun.
Le Premier ministre a activé la cellule interministérielle de crise du ministère de l'Intérieur où Emmanuel Macron s'est rendu en fin de soirée.
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Le Raid déployé à Strasbourg
Le Raid a été déployé à Strasbourg avec le renfort de l'antenne de Nancy, créée après les attentats de 2015. Les hommes du Raid au niveau national ont également été dépêchés sur place, aux côtés de la BRI locale. Plusieurs centaines de policiers et de gendarmes poursuivent leur traque depuis hier soir. Des enquêteurs de la sous-direction antiterroriste ont aussi été envoyés sur place.
L'attaque et la fuite du tireur
L'attaque s'est déroulée en plusieurs temps. L'homme, qui a réussi à pénétrer armé dans le périmètre du marché de Noël par le pont du Corbeau, a d'abord tiré à plusieurs reprises sur des passants- des rafales selon certains témoins mais cela reste à confirmer -, rue des Orfèvres. Les restaurants, bars et boutiques et certains particuliers, ont immédiatement ouvert leurs portes et accueilli le public présent, alors que le premier adjoint au maire de Strasbourg, Alain Fontanel, puis la préfecture, demandaient aux habitants de rester chez eux.
Les soldats de Sentinelle qui patrouillaient dans ce secteur du marché de Noël ont alors répliqué, et ont blessé le tireur, apparemment au bras, mais ce dernier a réussi à prendre la fuite, à bord d'un taxi volé dont le chauffeur a été brièvement pris en otage. Il s'est fait déposer dans le quartier du Neudorf. Au chauffeur de taxi l'homme a expliqué avoir tué "dix personnes".
Le tireur a ensuite échangé des coups de feu avec des policiers. Des motards de la police ont riposté, de manière "héroïque", dit l'un de leurs collègues, mais le tireur a réussi à s'enfuir à nouveau, définitivement cette fois-ci, moins d'une heure après les premiers tirs.
Au moins une centaine de personnes ont été confinées durant toute la soirée
La police allemande a renforcé les contrôles à la frontière franco-allemande, le trafic du tramway transfrontalier a été interrompu. Les autorités ont demandé aux automobilistes de ne pas rentrer dans Strasbourg. Les accès à l'autoroute A35 ont été coupés (Nord et Sud) ainsi que l'accès à la RN4 vers Kehl.
Le centre-ville, bouclé après les premiers tirs, a commencé a être évacué vers une heure du matin.
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La fusillade est intervenue en pleine session plénière européenne, au moment où les eurodéputés sont nombreux à Strasbourg. Les locaux du parlement européen ont donc été fermés après la fusillade, le personnel confiné à l'intérieur. Au micro de France Inter, la député européenne Karima Delli raconte comment les eurodéputés qui, ne pouvant quitter le parlement, ont continué à débattre dans l'hémicycle jusqu'à tard dans la nuit.
Karima Delli : "On est pris dans une situation où l'on se dit que les débats politiques n'ont pas lieu d'être"
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Une grande partie de la délégation française du Parti populaire européen a également été confinée dans un hôtel, écrivait sur Twitter Alain Cadec, président du Département des Côtes d'Armor et député européen.
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Plusieurs centaines de personnes ont été empêchées de quitter la salle du palais des sports de Strasbourg après la fin de la rencontre de basket de Ligue des champions entre Strasbourg et l'Olimpija Ljubljana.
Le public du "Rhenus" n'a été autorisé à évacuer, tribune par tribune, que vers une heure du matin.