"Céleste" par Chloé Cruchaudet : dans l'ombre de Marcel Proust

Quand l’admiration tient lieu de vie par procuration. L’épouse du chauffeur de Marcel Proust ne sait rien faire, et ne s’intéresse à pas grand-chose. L’écrivain propose qu’elle s’occupe de son courrier… C’est ainsi que Céleste Albaret est entrée au service de l’auteur d’A la recherche du temps perdu.

De porteuse de courrier, elle est petit à petit devenue sa bonne. Très discrète, ne maitrisant pas les codes du milieu de son patron, c’est sur la pointe des pieds, qu’elle a découvert les usages et les mœurs de l’homme qui vit reclus. Mais elle a vite appris : à répondre au téléphone (« le téléphonage »), à faire barrage à ceux qui forcent le passage pour accéder à son maître, à fermer les yeux sur ses relations homosexuelles…

Une BD superbe

La BD relate cette relation particulière faite, pour elle, d’admiration qui transparaît à chaque scène, et, pour lui, de la nécessité d’avoir une personne à son service. Chloé Cruchaudet a dessiné, cette fois à la tablette, une Céleste d’abord évanescente comme à l’aquarelle, mais qui, petit à petit, s’affirme et se déploie. A travers le parcours de la domestique, le livre met le projecteur sur l’envers du décor de la création littéraire.

Ces huit ans passés au côté de l’écrivain n’ont pas été une sinécure. Céleste a vécu cloîtrée dans une ambiance poussiéreuse, et austère, et s’est pliée à toutes ses volontés. Mais elle a assuré vivre, à travers la vie de Marcel Proust, une aventure exceptionnelle.

Comment dessiner "Céleste" ? La leçon de dessin de Chloé Cruchaudet

Céleste, bien sûr Monsieur Proust de Chloé Cruchaudet est paru chez Delcourt/encrages