
Près d'une centaine de députés socialistes ont signé un texte appelant à changer de cap politique et menacent de ne pas voter la confiance au gouvernement que Manuel Valls engagera mardi.
La fronde des députés PS, sortis groggy de la déroute aux élections municipales, prend de l'ampleur à l'approche du discours de politique générale du premier ministre, qui y donnera des éléments du contesté "pacte de responsabilité".
L'aile gauche du PS impulse ce mouvement mais de plus en plus de députés s'y joignent, explique Pouria Amirshahi, l'un des initiateurs du "contrat de majorité" lancé vendredi soir. "Le désaccord est plus profond qu'un simple désaccord entre gauche et droite du PS."
Christian Paul, député PS, l'un des signataires de ce texte :
On ne peut pas continuer comme avant, il faut trouver le bon équilibre en l'exécutif et le parlement. Beaucoup de Français ne sont pas retrouvés dans la politique que nous menons depuis 2012.
Christian Paul : "On ne peut pas continuer comme avant"
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Manuel Valls a obtenu vendredi le feu vert du conseil des ministres pour demander la confiance et ainsi éviter un vote sur le seul pacte de responsabilité, qui ulcère la gauche du PS et figurera donc dans un discours plus large. Jean-Marc Germain, chef de file des "reconstructeurs" et très proche de la maire de Lille Martine Aubry, avait prévenu vendredi que 65 députés voulaient obtenir des "assurances", notamment sur un rôle plus fort du Parlement.
Des mesures en faveur du pouvoir d'achat
Les rangs ont grossi avec la diffusion d'un "contrat de majorité" lancé entre autres par Pouria Amirshahi, Jean-Marc Germain ou Laurence Dumont, vice-présidente de l'Assemblée jusqu'à lors plutôt discrète.
Ce texte appelle le gouvernement à consulter davantage sa majorité et à réorienter sa politique et celle de l'Europe afin de combattre l'austérité, d'investir directement pour l'emploi et de privilégier un "choc de demande" à travers des mesures en faveur du pouvoir d'achat.
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Il associe des sensibilités du PS allant au-delà de ce qui est en général présenté comme son aile gauche (Maintenant la Gauche, Un monde d'avance, La gauche populaire) avec une partie des "reconstructeurs" ou encore une poignée de proches d'Arnaud Montebourg, nouveau ministre de l'Economie, et des députés sans courant. Pouria Amirshahi, député PS :
Il serait temps de comprendre qu'un gouvernement procède d'une majorité (...) Valls ne représente pas un point d'équilibre mais un point de bascule de la famille socialiste. Nous n'avons pas voulu lui faire de procès d'intention a priori mais il n'y aura pas de chèque en blanc.
Il concède toutefois que nombre de signataires du "contrat de majorité" pourraient céder à "l'argument d'autorité" et, au final, voter la confiance au gouvernement.