Centrafrique : l'espoir d'une paix en 2016
Les centrafricains sont entrés dans la nouvelle année pleins d’espoir, en attendant les résultats de l’élection présidentielle censée leur donner un président capable de ramener la paix dans leur pays ravagé par trois ans de violences intercommunautaires.
Malgré les craintes de la possible contestation des résultats des élections, les habitants de Bangui veulent voir, dans ce 1er janvier 2016, un nouveau départ
Le reportage de d'Antoine Giniaux
Le 1er janvier à Bangui
1 min
A Bangui, les habitants du quartier musulman de PK 5, l’un des plus touchés par les affrontements, ont pour la première fois depuis deux ans, organisé un concert de réconciliation entre chrétiens et musulmans; dimanche. Grâce à cette initiative, certains ont eu le courage de sortir de leur quartier pour la première fois.
Reportage sur place d’Antoine Giniaux avec Gilles gallinaro
Malgré le calme régnant à Bangui, le Centre de traitement des données est toujours sous bonne garde de Casques bleus. Le dépouillement du vote de mercredi est censé durer une semaine. La Cour constitutionnelle a ensuite quinze jours pour proclamer les résultats définitifs et un probable second tour est prévu le 31 janvier.
Les forces internationales (ONU et française Sangaris) se sont fortement mobilisées pour assurer la sécurité du vote, avec une montée en puissance des éléments des forces armées locales.
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Les violences intercommunautaires ont marqué le pays depuis 2013
La Centrafrique, pays majoritairement chrétien, a basculé dans la violence en 2013 après que les Sélékala, la rébellion à dominante musulmane de Michel Djotodia, a renversé le président François Bozizé. Ce coup de force a suscité des représailles de la part des milices chrétiennes anti-balaka et a précipité le pays dans un cycle de violences intercommunautaires qui a culminé fin 2013 avec des massacres et le déplacement de centaines de milliers de personnes, contraintes de fuir les exactions des combattants Séléka et des miliciens essentiellement chrétiens anti-balaka. Michel Djotodia a finalement été contraint à la démission début 2014, dans la foulée d'une intervention militaire internationale sous la conduite de la France.
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L'enchaînement des violences a contraint près de 20% des cinq millions de Centrafricains à fuir leur domicile et laissé l'essentiel du nord et de l'est du pays aux mains des groupes musulmans qui refusent d'obéir au gouvernement de transition.
La Centrafrique souffre d'une économie détruite, sous perfusion des bailleurs internationaux qui, France en tête, ont poussé à l'organisation rapide d'élections malgré l'insécurité. Des scrutins (les élections présidentielle et législatives étaient organisées en même temps) auxquels les électeurs ont participé massivement et dans le calme.
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