Centrafrique : regain de tension à Bangui
Des tirs nourris d'armes automatiques et des explosions de roquettes et de grenades ont émaillé toute la journée aux abords de l'aéroport de Bangui et en ville, sur le passage d'un convoi de musulmans quittant le pays
Près de l'aéroport, les combats ont opposé des soldats de la force africaine Misca à des miliciens anti-balaka retranchés dans des quartiers proches de l'aéroport où des manifestants ont érigé des barricades contre les forces internationales.
Les tirs ont provoqué des mouvements de foule et la centaine de personnes qui vit dans l'immense camp de déplacés qui jouxte l'aéroport sont venues se réfugier dans l'aérogare, entraînant une intervention des soldats français qui leur ont demandé de retourner dans le camp.
D'autres quartieurs connaissent des barrages.
La population chrétienne de Bangui ne comprend pas que le gouvernement provisoire laisse les soldats de la Misca tirer sur la foule
Depuis mardi on se bat également dans plusieurs quartiers de la capitale centrafricaine. Habitants chrétiens contre soldats Tchadiens de la la force africaine (Misca) qui escortent des convoi de musulmans fuyant les exactions à Bangui. Ces accrochage à l'arme lourde ont fait au moins deux morts et 25 blessés.
Harcelés, pillés, lynchés au quotidien par la population à majorité chrétienne de la capitale centrafricaine, les musulmans, étrangers comme centrafricains, fuient la ville.
A Bangui, le reportage de Philippe Randé
Inter soir 19h - Bangui 19h
1 min
Le passage de ces convois de musulmans est régulièrement l'objet de manifestations et d'injures des riverains, qui n'ont pas hésité début février à lyncher l'un des musulmans qui voulait quitter la ville.
La France a déployé début décembre 1.600 hommes en Centrafrique, mais ce contingent qui agit officiellement en soutien des 6.000 hommes de la Misca n'a pas permis de faire cesser les violences et Paris a du annoncer l'envoi de 400 soldats supplémentaires. L'Union européenne envisage de doubler les effectifs de sa future mission, de 500 à 1.000 hommes.