Ces enquêtes élucidées grâce au fichier national d'ADN

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Ces enquêtes élucidées grâce au fichier national d'ADN

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POLICE TECHNIQUE ET SCIENTIFIQUE
POLICE TECHNIQUE ET SCIENTIFIQUE
© Maxppp - Alexandre MARCHI

Les gendarmes ont identifié la fillette dont le corps a été retrouvé il y a 31 ans sur l'A 10. Ses parents ont été interpellés mardi. L'ADN de son frère, arrêté pour violence en 2016 a permis l'identification de l'enfant. Son ADN avait été intégré au fichier national automatisé des empreintes génétiques, créé en 1998.

Même si l'idée était déjà en discussion, c'est l'affaire Guy Georges qui a permis la création du FNAEG, le Fichier national automatisé des empreintes génétiques, par le biais de la loi du 17 juin 1998. Au début, seul l'ADN des délinquants sexuels y est incorporé. Puis le FNAEG est élargi aux personnes impliquées dans des crimes et délits d'atteinte aux biens et aux personnes.  Aujourd'hui, plus d'un million d'empreintes sont inscrites au fichier. Depuis, plusieurs affaires appelées**"cold case"** ont pu être résolues. grâce au FNAEG

Le meurtre de l'une des disparues de l'A6 

Le corps de Christelle Blétry, 20 ans, avait été retrouvé lardé de 123 coups de couteau en décembre 1996 à Blanzy. Christelle Blétry est l'une des "disparues de l'A 6 en Saône-et-Loire".  Elle a été violée puis tuée. 

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En 2014, soit dix huit ans après la découverte du corps, de nouvelles analyses sont réalisées sur les scellés. De l'ADN retrouvé sur le corps de Christelle Blétry est alors intégré au FNAEG. Le fichier trouve une correspondance avec l'ADN d'un homme, arrêté pour une tentative d'agression sexuelle avec arme sur une autre femme. Pascal Jardin est alors arrêté dans les Landes en 2014. Il avoue alors le meurtre de Christelle Blétry. 21 ans après les faits, l'ouvrier agricole est finalement condamné en février 2017 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 20 ans. 

Le meurtre d'Elodie Kulik

Elodie Kulik, 24 ans, a été violée et tuée dans un bois de la Somme en février 2002.  Elle a réussi à enregistrer les faits avec son téléphone portable. Sur cet enregistrement, on entend la voix de trois hommes et les cris de la jeune femme. Mais ce n'est que dix ans plus tard, en 2012, que l'un de ses agresseurs est identifié grâce au fichier national des empreintes génétiques. En réalité, c'est l'ADN d'un homme  alors emprisonné pour une agression sexuelle sur mineurs qui correspond partiellement à l'ADN retrouvé sur les lieux du meurtre d'Elodie Kulik. L'ADN est forcément celui d'un parent de cet homme. Finalement, les enquêteurs identifient son fils, Grégory Wiart, comme étant l'un des auteurs du meurtre d'Elodie Kulik. 

Mais le jeune homme s'est tué en 2013 dans un accident de la route. 

Par la suite, les enquêteurs identifient plusieurs membres de l'entourage de Grégory Wiart et réussissent à identifier un autre auteur présumé du meurtre d'Elodie Kulik, Willy Bardon ami proche de Wiart. Après avoir été placé en détention provisoire, il est remis en liberté en 2016 mais placé sous bracelet électronique en attendant son procès aux assises. 

Les disparues de Perpignan

En 1997 et 1998, deux femmes sont violées, assassinées et mutilées autour de la gare de Perpignan. Deux autres femmes sont également violées mais réussissent à s'en sortir vivantes. Toujours muni d’un couteau, le tueur agit la nuit. Pendant 17 ans, l’enquête sur les "disparues de Perpignan" n'aboutit pas. C'est finalement en 2014 que le FNAEG permet de confondre Jacques Rançon.

C'est une trace d’ADN laissée sur la chaussure de l’une des deux femmes violées et assassinées qui a permis d'identifier Rançon, dont l'ADN était consigné dans le fichier à la suite d'une autre condamnation pour viol et agressions sexuelles.

Jugé en mars dernier pour deux viols, deux homicides, une tentative de viol et une tentative d'homicide, Rançon a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans de prison.