Chercheurs français détenus en Iran, ingénieur iranien en prison à Paris : un casse-tête diplomatique

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Chercheurs français détenus en Iran, ingénieur iranien en prison à Paris : un casse-tête diplomatique

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La prison de la Santé à Paris où Jalal Rohollahnejad est détenu
La prison de la Santé à Paris où Jalal Rohollahnejad est détenu
© AFP - Gilles Targat / Photo12

La justice française a validé l'extradition aux États-Unis de Jalal Rohollahnejad, un ingénieur iranien emprisonné à Paris. Cette affaire est devenue un casse-tête diplomatique entre Paris et Téhéran, car la libération de deux chercheurs français retenus en Iran est dans la balance.

"C'est une affaire qui empoisonne notre relation avec la France", reconnaît en privé un diplomate iranien. Jalal Rohollahnejad, ingénieur spécialiste de la fibre optique, est soupçonné par le FBI d'avoir voulu faire entrer des systèmes industriels sensibles en Iran, en violation des sanctions imposées par Washington.

Arrêté sur demande de l'administration américaine, le 2 février 2019 à Nice, lors d'un voyage professionnel, ce ressortissant iranien est aujourd'hui au centre d'un bras de fer diplomatique entre Paris et Téhéran. Incarcéré à la prison de la Santé, des diplomates de l’ambassade de la République islamique à Paris lui rendent régulièrement visite dans le cadre d’un accès consulaire.

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Après des mois de procédure, la justice française vient de valider son extradition vers les États-Unis. Mais celle-ci ne peut intervenir sans un décret du Premier ministre, Édouard Philippe

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La libération de deux chercheurs français dans la balance

Ce décret n'est pas évident à signer, parce qu'à Téhéran, on a fait comprendre que la libération des deux chercheurs français détenus à la prison d'Evin, Roland Marchal et Fariba Adelkha, dépendait aussi de celle de Jalal Rohollahnejad

"De la bonne volonté d'un côté peut entraîner de la bonne volonté de l'autre", assure une source diplomatique iranienne qui rappelle que "des échanges de prisonniers ont déjà lieu sous l'administration Trump".

Une façon de suggérer que la balle est désormais dans le camp de la France, qui peut encore s'opposer à l'extradition de l'ingénieur iranien vers les États-Unis, alors que Washington fait pression pour qu'il soit jugé.