Chez les Jeunes Républicains, l'espoir de ranimer la flamme à quelques jours de l'université d'été

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Chez les Jeunes Républicains, l'espoir de ranimer la flamme à quelques jours de l'université d'été

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La présidentielle de 2017 et l'échec de François Fillon a été un coup dur pour l'engagement des jeunes Républicains
La présidentielle de 2017 et l'échec de François Fillon a été un coup dur pour l'engagement des jeunes Républicains
© Radio France - François Cortade

La branche jeunesse du parti, qui a connu un véritable âge d'or entre 2007 et 2014, ne compte plus qu'environ 5 000 jeunes à jour de cotisation, contre 30 000 à son plus fort. En cause, notamment : l'absence de figure fédératrice. Depuis le début de l'été, Les Républicains tentent de faire revenir les militants.

Fin 2009, ce clip promotionnel avait fait le tour des émissions télé et des réseaux sociaux encore balbutiants. On y voit les jeunes militants de ce qui était encore l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP), les "Jeunes Pop", se trémousser aux côtés des ténors du parti - Xavier Darcos, Valérie Pécresse, Rama Yade ou encore Patrick Devedjian. Avec un refrain entêtant, appelant "Tous ceux qui veulent changer le monde" à rejoindre le parti.

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À l'époque, l'UMP connaît son âge d'or : Nicolas Sarkozy est président de la République ; il parvient à fédérer de nombreux jeunes militants. Au plus fort, le parti en compte 30 000

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5 000 jeunes militants Républicains grand maximum

Mais aujourd'hui, chez les désormais Jeunes Républicains, les adhésions sont en chute libre : le siège du parti n'est pas en mesure de donner le nombre précis de jeunes adhérents à jour de cotisation - on évoque un grand maximum de 5 000 militants. Les Jeunes Républicains ont, en tout cas, perdu leur influence, regrette Geoffrey Carvalhinho, ancien secrétaire général des Jeunes Républicains (2014-2017) et désormais conseiller d'opposition à Pantin (Seine-Saint-Denis) : "À l'époque, on était une vraie force de proposition : beaucoup d'idées produites chez les jeunes étaient ressenties dans le débat parlementaire ou le débat public. On était au cœur des campagnes électorales. Et parfois, on titillait nos aînés : je me souviens avoir parlé au bureau devant Nicolas Sarkozy ou des ministres de l'époque. C'était notre travail : donner des idées", détaille-t-il.

On était au cœur des campagnes électorales.

Geoffrey Carvalhinho note aussi qu'il encadrait de jeunes militants "très motivés, il y avait un véritable engouement, un vrai maillage du territoire, avec des responsables sur l'ensemble des départements".

Cette perte d'engouement, de camaraderie chez les Jeunes Républicains, se ressent. Nicolas, 22 ans et militant depuis 2014 dans le Val-d'Oise, reconnaît que l'ambiance a changé : "Mon premier événement chez les Jeunes Républicains, c'était un bowling. C'est ce genre d'événements sympas, où on se rencontre, où on discute, qui permettent de se rassembler. J'ai eu la chance de connaître cette ambiance avec des campus d'été, des universités d'été... Effectivement, on ne peut être que nostalgique de cette image", conclut le jeune homme.

L'absence d'une figure fédératrice

Au-delà de cette absence d'événements plus festifs et conviviaux, les Jeunes Républicains sont également fragilisés par les accusations d'agressions sexuelles de deux jeunes femmes contre leur président, Aurane Reihanian. Le parti a demandé au jeune homme de se mettre en retrait le temps que la justice fasse son travail.

Autres coups durs : la présidentielle de 2017 et l'échec de François Fillon, ainsi que l'absence d'une figure fédératrice dans le mouvement, comme pouvait l'être Nicolas Sarkozy. "Plus notre candidat pour la présidentielle de 2022 sera nommé tôt, plus cela sera simple de recruter des militants, jeunes et moins jeunes, souligne Pierre-Henri Dumont, député du Nord et secrétaire adjoint des Républicains chargés de la jeunesse et de la rénovation. Car l'adhésion à un parti veut dire adhésion à des valeurs, mais aussi à un projet porté par une personnalité". 

Plus notre candidat pour la présidentielle de 2022 sera nommé tôt, plus cela sera simple de recruter des militants, jeunes et moins jeunes.

Pour justifier cette perte massive de militants chez les Jeunes Républicains, Pierre-Henri Dumont souligne également l'absence de grands rendez-vous électoraux, ainsi que le désengagement généralisé des jeunes dans les partis politiques. Pour tenter de grossir les rangs des Jeunes Républicains, le parti s'est employé depuis le début de l'été à rappeler les anciens militants de moins de 30 ans, pour les inciter à se ré-encarter. Les Républicains ne sont pas à l'heure actuelle en mesure de dire à quel point cette démarche a été fructueuse.

En tout cas, l'heure n'est pas à l'inquiétude chez Les Républicains. Le parti se félicite du nombre de jeunes militants attendus pour l'université d'été à Port-Marly (Yvelines), les 4 et 5 septembre 2020 : environ 1 100. "C'est un aboutissement de réunir plus de 1 000 jeunes sur un week-end de début septembre", se félicite Pierre-Henri Dumont, secrétaire adjoint du parti chargé de la jeunesse.

La nomination de responsables dans tous les départements devrait aussi "relancer la machine", conclut Pierre-Henri Dumont.

Mise à jour mardi 25 août, 14h30 : Rectification sur le président des Jeunes Républicains, à qui il a été demandé de se lettre en retrait le temps que la justice fasse son travail, et non de quitter ses fonctions.