"Choquant", "inexcusable", "indigne" : avec son "emmerder", Emmanuel Macron provoque un tollé
Par Noémie LairDans "Le Parisien-Aujourd’hui en France" mercredi, Emmanuel Macron affirme vouloir "emmerder" les non-vaccinés "jusqu'au bout". Une déclaration qui provoque une vague d'indignations. Opposants de gauche comme de droite dénoncent des "insultes" qui "divisent" les Français.
"Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder" et ce, "jusqu'au bout". C'est une petite phrase du président Emmanuel Macron dans une interview au "Parisien-Aujourd’hui en France" qui provoque un immense tollé dans l'opposition.
Interrogé par les lecteurs du journal sur le futur pass vaccinal, alors en discussion à l'Assemblée nationale, le président répond : "Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien, là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu’au bout." Un peu plus loin, il poursuit en soulignant que "quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen".
Ces déclarations font référence à la formule de Georges Pompidou contre la bureaucratie : "arrêtez d'emmerder les Français". Et elles ont immédiatement provoqué l'indignation des députés de l'opposition à l'Assemblée. La séance a dû être suspendue dans la nuit.
Éric Ciotti : "une stratégie électorale indigne d'un président de la République"
Sur France Inter, Éric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes et conseiller de la candidate à l'élection présidentielle Valérie Pécresse, estime qu'il s'agit d'une "stratégie électorale indigne d'un président de la République".
D'après le député LR, "ce n'est pas un dérapage" mais "une stratégie de rupture et de division". "Quand on est président-candidat, on n'a pas cette attitude de fracture et de division", poursuit-il. "Ce n'est pas de la franchise mais de la provocation."
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Valérie Pécresse veut "mettre fin au quinquennat du mépris"
Sur Cnews, Valérie Pécresse s'est elle dite "indignée par les propos du président de la république". Selon la candidate LR, "ce n'est pas au président de la République de trier entre les bons et les mauvais Français". "Il faut les rassembler sans les insulter", a-t-elle expliqué. Appelant à "mettre fin au quinquennat du mépris", elle a plaidé pour "une gouvernance sereine, pas fébrile", "qui rassemble, qui apaise".
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Marine Le Pen : "une guerre" contre "une partie des Français"
A la sortie de l'hémicycle, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a déclaré que les propos d'Emmanuel Macron "révèlent de la part du président une volonté de mener une guerre à une partie des Français".
"Cette vulgarité et cette violence qu'exprime le président de la République démontrent qu'il ne s'est jamais considéré comme le président de tous les Français. C'est une faute politique mais aussi une faute morale lourde", a-t-elle affirmé. "Dans un pays qu'il a contribué à fracturer, il continue cette politique de division qui consiste à jeter les Français les uns contre les autres." "Il n'a jamais eu de propos aussi durs que ceux-là à l'égard des jihadistes, il les a pourtant à l'égard d'une partie des Français", a-t-elle regretté. "Je trouve que c'est indigne de la fonction qu'il exerce."
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Jean-Luc Mélenchon : "Quand on est ivre il ne faut pas s'étonner de dire n'importe quoi"
Sur Twitter, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon a dénoncé un message "consternant" et un "aveu sidérant de Macron" : "le pass vaccinal est une punition collective contre la liberté individuelle".
Sur TikTok, il ajoute en audio cette phrase un peu mystérieuse : "Quand on boit beaucoup, il ne faut pas s'étonner d'être ivre. Quand on est ivre, il ne faut pas s'étonner de dire n'importe quoi."
Anne Hidalgo veut "réunir la France"
La candidate socialiste Anne Hidalgo s'est elle contenté de partager la déclaration d'Emmanuel Macron sur Twitter avec un message simple : "Réunir la France".
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Fabien Roussel : un "propos indigne et irresponsable"
Le candidat PCF Fabien Roussel a lui fustigé un "propos indigne et irresponsable", car "quand on doit convaincre, rassembler, on n'insulte pas!", a-t-il tweeté.
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Mardi soir à l'Assemblée national, il a réclamé que le Premier ministre Jean Castex vienne devant les députés pour "s'expliquer sur le véritable ordre du jour et les intentions du gouvernement". "Nous voulons savoir si nous sommes ici pour amender un texte de loi visant à emmerder les non-vaccinés, savoir si nous devons amender pour moins les emmerder ou amender pour plus les emmerder", a-t-il interrogé.
Eric Zemmour dénonce "la cruauté" d'Emmanuel Macron
Eric Zemmour y voit "pas seulement la déclaration cynique d'un politicien qui veut exister dans la campagne présidentielle", mais aussi "la cruauté avouée, assumée, qui parade devant des Français méprisés".
"Président, j’arrêterai d’emmerder les Français. Le Président sortant, lui, parle ouvertement d’emmerder une catégorie de Français", a ajouté le candidat dans un autre tweet.
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Christiane Taubira : "Une faute inexcusable"
Dans un communiqué, Christiane Taubira a dénoncé des propos "choquants et violents" et un "mépris". Pour la candidate "éventuelle" à la présidentielle, il s'agit d'une "faute inexcusable". "Le caractère essentiel de la vaccination pour faire face à la pandémie n'autorise pas à insulter les Français, à les monter les uns contre les autres et à désigner des boucs émissaires", a-t-elle poursuivi.
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Yannick Jadot : "harcèlement et mépris indignes"
Pour le candidat écologiste Yannick Jadot sur LCI, Emmanuel Macron "fait de la vaccination un referendum pour ou contre Macron. C'est une faute politique." "Cela montre une fois de plus son mépris pour les Françaises et les Français." Dans un tweet, il a souligné que "les Français doivent être traités en adultes, avec respect. Le harcèlement et le mépris sont indignes d’un Président de la République."
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Pour Philipe Poutou, le gouvernement devrait "plutôt 'emmerder' les profiteurs criminels de l'industrie pharmaceutique"
Sur Twitter Philippe Poutou estime que le gouvernement devrait "plutôt 'emmerder' les profiteurs criminels de l'industrie pharmaceutique, en imposant la levée des brevets pour les vaccins, en réquisitionnent et rendant public toute cette industrie".
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Nicolas Dupont-Aignan veut se "débarrasser" d'Emmanuel Macron
Dans plusieurs vidéos postées sur les réseaux sociaux, le candidat Debout la France Nicolas Dupont-Aignan a estimé qu'Emmanuel Macron "déclare la guerre à des millions de Français". "Le 10 avril, débarrassons-nous de cet adolescent capricieux qui déshonore sa fonction!", a-t-il lancé.
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François Asselineau exige la démission du président
Le candidat de l'Union populaire républicaine va plus loin en exigeant la démission d'Emmanuel Macron. Les propos qu'a tenus le président sont "la provocation de trop".
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Christophe Castaner défend "le courage politique" d'Emmanuel Macron
Dans la majorité, le patron des députés Christophe Castaner a défendu "le courage politique" d'Emmanuel Macron "de nommer une politique (...) Celle qui veut amener l'ensemble des Français vers la protection maximum dont nous disposons aujourd'hui, celle de la vaccination". "Alors, il le fait avec ses mots (...). Mais vous savez la brutalité c'est aussi quelques fois celle que les députés, notamment dans le groupe que je préside, reçoivent des messages où l'on annonce que s'ils votent le pass vaccinal on va les décapiter. Je ne considère pas que nommer les choses, paraphraser le président Pompidou, ce soit agresser celles et ceux qui aujourd'hui ne veulent pas se vacciner", a-t-il dit.
Le ministre Marc Fesneau "assume"
Quelques heures après la déclaration d'Emmanuel Macron, les ministres ont dû faire le service après vente. Sur franceinfo, le ministre chargé des Relations avec le Parlement Marc Fesneau a expliqué qu'il s'agit d'une stratégie "assumée depuis le début". "Le président a choisi une formule un peu choc", a-t-il reconnu. Mais si cela "produit un éléctrochoc pour certains, je trouve que c'est salvateur".
"La vérité, c'est qu'aux urgences, et encore plus en réanimation, on a des personnes qui ne sont pas vaccinées, c'est cela qui vient engorger les services de réanimation, c'est ça qui fait aussi qu'on est obligé de déprogrammer d'autres opérations", a souligné le ministre. "Il y a un appel à la responsabilité et on assume."
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"Une Nation unie suppose un peuple rassemblé" estime le vice-président de l'Assemblée nationale
Mais au sein de la majorité, il y a quelques dissonances. Le vice-président de l'Assemblée nationale Hugues Renson laisse entendre sur Twitter son désaccord avec cette phrase écrite quelques heures après la publication de l'interview d'Emmanuel Macron : "Une Nation unie suppose un peuple rassemblé."
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Édouard Philippe : "on a compris ce qu'il voulait dire"
Enfin, Emmanuel Macron a pu compter sur le soutien de son ancien Premier ministre, Édouard Philippe. Sur France 2, le maire du Havre a souligné que "l'idée, c'est que le président de la République, comme à mon avis beaucoup de Français, souhaiterait que tous ceux qui ont un schéma vaccinal complet ne subissent pas les contraintes et le contrecoup dû au fait qu'entre 8 et 10% de la population française refuse de se faire vacciner". "Je comprends assez bien cette idée et je la partage assez volontiers et je crois qu'il y a une bonne majorité de Français qui la partagent", a-t-il ajouté le président d'Horizons.
Concernant le choix des termes, le président de la République "s'est exprimé de façon familière". "Mais en tout cas ce qui est clair c'est qu'on a compris ce qu'il voulait dire", a estimé Édouard Philippe. Il s'est par ailleurs positionné en faveur de l'obligation vaccinale.
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