Cinq questions à se poser avant d'acheter : la méthode BISOU, pour une consommation plus responsable

Publicité

Cinq questions à se poser avant d'acheter : la méthode BISOU, pour une consommation plus responsable

Première question à se poser : à quel besoin cet achat répond-il chez moi ?
Première question à se poser : à quel besoin cet achat répond-il chez moi ?
© Getty - Westend61

Avant d'acheter du neuf, ou de l'occasion, réfléchissez bien. Réfléchissez même pendant 15 jours, peut-être oublierez-vous alors avoir eu envie d'acheter tel ou tel objet. C'est là-dessus que repose la méthode BISOU. On vous explique.

BISOU, voici un bien joli mot que des esprits chagrins auraient traduit par "se serrer la ceinture", "se priver de nouveautés", ou encore "traîner avec ses vieilleries". Mais Marie Duboin et Herveline Giraudeau, ont imaginé cet acronyme en guise de guide pour rendre nos achats, en solde ou pas, plus doux, pour les porte-monnaies comme pour la planète. Elles répondent aux mêmes esprits chagrins par le titre de leur dernier ouvrage, "l'abus de consommation responsable rend heureux !" (Eyrolles). Car même à moins 50%, il se peut qu'un vêtement ou tout autre objet n'ait rien à faire dans votre espace. La méthode BISOU, ce sont donc cinq questions à se poser avant d'acheter. 

B comme "besoin"

Acheter ne comble pas tous les besoins. Première question à se poser, avec cette méthode : à quel besoin cet achat répond-il chez moi ? Les besoins, ce sont la faim, la soif, le sommeil, le respect, la reconnaissance, des choses qui ne se vendent pas sous forme d'objet. L'objet que vous convoitez ne serait-il pas un substitut de ce qui vous manque ? Vous avez acheté cette montre de grande marque parce que vous étiez en colère contre votre boss ? Cela le rendra-t-il plus compétent ? 

Publicité

I comme "immédiateté" 

Acheter tout de suite, pour quoi faire ? Telle est la seconde question qui doit vous venir à l'esprit. Ai-je besoin de cet objet tout de suite ? Pour vérifier cela, il suffit de se demander si votre décision peut attendre. Acheter ce robot ménager, on s'en reparle dans une semaine ? Si c'est possible, c'est que cet achat mérite réflexion. Dans quelques jours, semaines, vous aurez pu vérifier la non-urgence de cet achat.

Il était en solde et il ne l'est plus ? Mais si vous avez pu vous en passer pendant deux semaines, c'est que cela peut peut-être encore attendre les prochaines promos, et ainsi de suite. Le prix de vos envies est en train de chuter de 100%.

S comme "semblable"

Troisième règle : acheter seulement si l'on n'a rien de semblable. Ai-je déjà un objet similaire qui pourrait faire l'affaire ? Cela arrive souvent, surtout pour les petits objets. Par exemple combien de fois avez-vous acheté une équerre à vos enfants, combien de fouets pour la cuisine, combien de supports pour poser tablettes et smartphones sur la table ? 

Souvent on les rachète parce que leurs prédécesseurs sont perdus au fond d'un tiroir ou d'une armoire. Alors, faites-vous un bisou virtuel et ouvrez les placards, il y a surement beaucoup de choses à y chiner. C'est gratuit. 

O comme "origine"

Quelle est l'origine (et pas seulement géographique) de ce produit ? Dans quelles conditions est-il fabriqué ? Au-delà du prix, de l'utilité, de l'urgence, avant d'acheter, faites un bisou virtuel à la planète et mesurez l'impact environnemental de la fabrication de cet objet. Vient-il de loin, ses matières premières sortent-elles d'une mine qui génère des guerres civiles en Afrique ? Avez-vous vérifié comment sont traités les ouvriers de l'entreprise qui le produit ? Pensez aussi aux saumons qui se mangent entre eux dans les fermes aquatiques où on les élève en Norvège et ailleurs. Cela ne fait-il pas perdre le sens de l'achat ? 

Concernant la question de l'origine, on peut aussi prendre en compte l'état des vêtements et des objets : sont-ils neufs ou d'occasion ? Le Credoc a noté en 2019 que 20 % des Français était prêts à pratiquer occasionnellement l’emprunt de matériel, le glanage d’objets ou de meubles sur le trottoir et le covoiturage. Ce sont des façons de consommer sans générer de nouvelles fabrications. Lors des fêtes de fin d'année, 32% des personnes ont offert des produits de seconde main, selon une enquête de Médiamétrie et de la Fevad. Le O du BISOU aurait donc le vent en poupe. 

U comme "utile"

Un objet utile doit avoir un emploi du temps et un type d'usage. Que ferai-je vraiment avec ce nouveau sac, ce robot aspirateur ? Combien de fois vais-je m'en servir ? Quels jours ? Le matin, le soir, pour aller au bureau ou au cinéma ? Si l'on n'est pas en mesure de faire un planning d'utilisation d'un objet, c'est qu'il n'a pas forcément de place dans notre univers. 

Combien d'entre nous adoptent des méthodes telles que la méthode BISOU pour tempérer leurs fièvres acheteuses ? En 2021, l'activité des magasins était en recul dans l'ensemble du commerce spécialisé (-8,7%), avec des résultats inégaux selon les secteurs. La chaussure a chuté de 20,3%, alors que les secteurs des jouets, des jeux, de la culture et des loisirs, de la beauté, la santé, et l'habillement baissaient de 12 à 14%.  Pour l'heure, c'est surtout la crise sanitaire qui explique la baisse de chiffres d'affaires du commerce. 

Certains n'utilisent pas la méthode BISOU mais ont déjà dans leur poche des applis comme BuyOrNot qui relaie des appels au boycottage liés à l’impact social des entreprises, ou bien We Act for good, qui aide à faire diminuer notre consommation et donc nos déchets, ainsi que nos dépenses d'énergie. 

La tendance à rechercher la réparabilité des appareils pourrait aussi nous aider.  En janvier 2021 une nouvelle icône a fait son apparition sur les produits électroménagers, comme les lave-linges et les téléviseurs. Il s'agit de l'indice de réparabilité, qui indique aux consommateurs si l'appareil qu'ils s'apprêtent à acheter est facile à réparer.

L'objectif est d'utiliser tous les outils possibles pour rendre la consommation moins gourmande en énergie et moins polluante. C'est désormais un besoin. 

En toute subjectivité
2 min