Climat : les huit dernières dernières années ont été les plus chaudes jamais mesurées dans le monde
Par Manon Derdevet, AFP
Le programme européen sur le changement climatique Copernicus a publié mardi 10 janvier un rapport sur l'année 2022. Une année "d'extrêmes climatiques", marquée par des températures record et des concentrations croissantes de gaz à effet de serre.
S'il fallait une preuve supplémentaire que le réchauffement climatique s'accélère, l'année 2022 parle d'elle-même. Selon les nouvelles données du service de l'Union européenne sur le changement climatique, Copernicus, 2022 a été l'année des "extrêmes climatiques" mais aussi de concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Des records de chaleur ont été battus et cette modification du climat a déjà un lourd impact sur notre environnement. Voici cinq points majeurs à retenir de ce rapport.
Les huit dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde
Selon Copernicus, les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde. Elles dépassent toutes de plus d'un degré les températures de référence de l'ère pré-industrielle.

2022 est la cinquième année la plus chaude, à +1,2°C par rapport à l'ère pré-industrielle
Selon l'étude, 2022 est la cinquième année la plus chaude de l'histoire. Malgré les effets du phénomène climatique refroidissant La Niña, 2022 dépasse de 1,2°C les températures de l'ère pré-industrielle, entre 1850-1900, et de 0,3°C celles de la période 1991-2020.
Un certain nombre de régions ont connu l'année la plus chaude jamais enregistrée, selon l'ensemble de données. C'est notamment le cas de l'Europe occidentale mais aussi au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Chine, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Nord-Ouest et sur la Corne de l'Afrique. "Les températures étaient supérieures de plus de 2°C à la moyenne de la période de référence 1991-2020 dans certaines parties du centre-nord de la Sibérie et le long de la péninsule antarctique" , précise le rapport.

L'été le plus chaud jamais mesuré en Europe
L'Europe a connu sa deuxième année la plus chaude jamais enregistrée après 2020. Ainsi, 2022 dépasse 2019, 2015 et 2014. L'été a constitué le plus chaud jamais mesuré sur le continent. L'automne est le troisième plus chaud. Cette année a aussi été marquée par des vagues de chaleur prolongées et intenses sur l'ouest et le nord de l'Europe. Une chaleur qui, combinée à de faibles précipitations, a provoqué des sécheresses majeures. "La chaleur inhabituelle de la fin du printemps et de l'été en Europe, combinée à un manque de pluie, un ciel clair et des sols secs, a entraîné des conditions de sécheresse, en particulier dans les parties sud et centrale du continent", explique Copernicus.
Ces données confirment également les études précédentes de l'ONU, selon lesquelles les températures européennes augmentent deux fois plus vite que la moyenne mondiale au cours des trente dernières années.
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Les gaz à effet de serre continuent d'augmenter en 2022
Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone poursuivent leur progression en 2022. Une augmentation majeure a également été remarquée pour les concentrations de méthane. "Cela a abouti à une moyenne annuelle pour 2022 d'environ 417 ppm pour le dioxyde de carbone et 1894 ppb pour le méthane", analyse le rapport. Pour les deux gaz, "il s'agit des concentrations les plus élevées enregistrées par les satellites".
Au sujet de la qualité de l'air, Copernicus rapporte également que "la France, l'Espagne, l'Allemagne et la Slovénie ont connu leurs émissions de feux de forêt estivales les plus élevées depuis au moins les vingt dernières années, contribuant localement à la dégradation de la qualité de l'air".
Des "événements extrêmes" dans les régions polaires et tropicales
Les deux régions polaires ont connu des épisodes de températures record en 2022. En mars, l'Antarctique a connu une période chaude intense avec des températures bien supérieures à la moyenne. À la station Vostok, à l'intérieur de l'Antarctique oriental, par exemple, la température signalée a atteint -17,7°C, la plus chaude jamais mesurée en 65 ans. En février, la banquise de l'Antarctique a atteint son étendue minimale la plus basse depuis 44 ans.
Dans les régions tropicales et subtropicales, "des températures extrêmement élevées avant la mousson au Pakistan et dans le nord de l'Inde ont entraîné des vagues de chaleur printanières prolongées et des températures maximales et minimales record", assure le rapport. "En juillet et en août, le Pakistan a connu des précipitations record entraînant des inondations à grande échelle dans de grandes parties du pays, causant des destructions et des pertes de vie majeures", poursuit-il.
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Pour les auteurs de cette étude, il est donc urgent d'agir pour limiter le réchauffement de la Terre en dessous de 2°C, conformément aux engagements pris lors de l'Accord de Paris. "2022 a été une nouvelle année d'extrêmes climatiques en Europe et dans le monde. Ces événements montrent que nous subissons déjà les conséquences dévastatrices du réchauffement de notre monde", alerte Samantha Burgess, directrice adjointe du service Copernicus sur le changement climatique. "Pour éviter les pires conséquences, la société devra à la fois réduire d'urgence les émissions de carbone et s'adapter rapidement à l'évolution du climat", assure-t-elle.