Carmat passe à la vitesse supérieure. L'entreprise, qui fabrique un cœur artificiel pour les patients atteints d'insuffisance cardiaque terminale, mène toujours des essais cliniques sur l'homme, mais pense déjà à l'avenir. Elle pourra se mettre à produire des cœurs à grande échelle. Visite guidée.
Elle vient d'installer dans ce but dans une usine flambant neuve à Bois d'Arcy dans les Yvelines. Dans ce site de 1500 m², on commence à fabriquer ces cœurs uniques au monde.
Cela ressemble à un grand laboratoire. Une vingtaine d’opérateurs s'y activent quotidiennement. Ici, les mesures d’hygiènes sont drastiques. On travaille en combinaison stérile. Pour l'instant, pas plus de 5 cœurs sont fabriqués chaque mois.
Ils servent aux tests et aux essais cliniques en cours. Il faut plus de deux mois pour assembler les 400 pièces qui composent l'appareil. Stéphane Piat est le directeur général de Carmat : "Dedans on a deux pompes volumétriques. On a une carte électronique, de nombreux capteurs de pression et des capteurs ultra-sons. Il y a beaucoup de choses à l'intérieur, une intelligence incroyable."
Certaines étapes sont gérées par des robots
Dans l'usine, certaines étapes sont gérées par des robots, d'autres se font à la main. Julie Richier, technicienne, prépare par exemple un péricarde. C'est l'enveloppe d'un cœur de bœuf qui sera ensuite intégrée à l'appareil. "On doit le manipuler en faisant attention à ne pas faire de plis, ni de trous, c'est fragile. On a bien conscience qu'il y a des gens au bout".
Bientôt, le temps de fabrication sera réduit. Dans ce laboratoire, il n'y a pas de sur-mesure pour chaque patient, les produits qui sortiront de l'usine seront standardisés. Le cœur Carmat aurait une dimension compatible avec toute taille de cage thoracique. Le marché à venir serait énorme comme l'explique Stéphane Piat : "178 000 patients entre l'Europe et les Etats-Unis auraient besoin d'une transplantation pour 5 000 cœurs disponibles seulement".
A terme, dans cette usine, Carmat envisage de produire jusqu'à 800 cœurs par an.
Sur la base de ses essais en cours, Carmat espère obtenir le "marquage CE", qui lui ouvrira les portes d'une commercialisation de son produit, à l'horizon 2019-2020.