Comment améliorer le niveau des élèves français en math ? Cédric Villani fait ses propositions

Publicité

Comment améliorer le niveau des élèves français en math ? Cédric Villani fait ses propositions

Par
Le ministre de l'Éducation nationale veut que les élèves maîtrisent les quatre opérations dès le CP et CE1
Le ministre de l'Éducation nationale veut que les élèves maîtrisent les quatre opérations dès le CP et CE1
© AFP - BSIP Collanges

Remise ce lundi matin à 11h, au ministre de l'Éducation nationale, du rapport sur l’enseignement des mathématiques en France. Un rapport qui préconise de mieux former les professeurs et commencer les math au CP.

La rédaction de ce rapport a été confiée à la mission menée par Cédric Villani, médaille Fields de mathématiques et député de l’Essonne et Charles Torossian, inspecteur général de l’éducation nationale. 

Le zoom de la rédaction
4 min

Le ministre de l'Éducation nationale avait demandé à la mission d’établir un bilan des forces et des faiblesses actuelles, de préciser les points de blocage et les leviers potentiels avant de formuler des propositions concrètes en s’inspirant des pratiques les plus concluantes et à la lumière des études internationales.

Publicité

On sait que les élèves français ont un niveau faible. La France est le dernier des pays européens dans le classement Timms, paru fin 2016. 

Commencer très tôt, c'est efficace pour l'apprentissage des mathématiques

Le Téléphone sonne
35 min

Le ministre de l'Éducation nationale veut que les élèves maîtrisent les quatre opérations dès le CP et CE1. Le rapport se contente de dire qu'il faut sensibiliser aux quatre opérations dès le CP, en travaillant sur de petits nombres, jusqu'à six par exemple. 

Il faut aussi créer des automatismes. Rien de très nouveau. C'est ce qui se fait déjà à l'école avec des séances de calcul mental chaque jour. Il faudrait le développer au collège. 

Les méthodes à privilégier reposent sur un apprentissage par étapes : la manipulation, la reformulation, avant de passer au langage abstrait. Comme la célèbre méthode de Singapour de plus en plus utilisée par les enseignants français. 

Ce qui manque aux professeurs, c'est une formation solide en mathématiques 

Le rapport insiste beaucoup sur la formation des professeurs. Insuffisante en France. 80% des enseignants du primaire viennent de filières littéraires et ils n'ont en moyenne que 24 heures de maths en formation initiale. Alors qu'à Singapour, champion dans les classements internationaux, les futurs professeurs bénéficient de 400 heures de formation. 

Le rapport préconise une meilleure formation initiale et une formation tout au long de la carrière en s'appuyant sur les équipes. Alice Ernoux, membre de la mission mais aussi présidente de l'association des professeurs de mathématiques, précise l'idée : "C'est former d'avantage les équipes pédagogiques de mathématique et en particulier leur permettre d'avoir un lieu au sein de l'établissement qui serait un laboratoire de mathématiques. Une véritable salle avec du matériel de manipulation, de l'informatique et dans ces lieux les collègues pourraient travailler ensemble autour de question pédagogiques, didactiques et mathématiques."

L'invité de 7h50
7 min

Cédric Villani propose de renforcer dès la rentrée prochaine la formation en mathématiques des professeurs des classes dédoublées de CP-CE1 dans l'éducation prioritaire. 

La mission s'est aussi penchée aussi sur le contenu des cours et a réaffirmé certains principes. Alice Ernoux : "Sur la place de la manipulation des objets concrets, on y pense à la maternelle ou à l'école primaire, mais cette manipulation doit prendre toute sa place et continuer de vivre après. Et puis la démonstration, la preuve mathématique doit avoir une place importante. En mathématique lorsqu'on avance quelque chose, on doit le démontrer."

Enfin, le rapport veut dédramatiser et rappelle le droit à l'erreur en mathématiques. Le jeu doit retrouver une place essentielle, pour allier plaisir et apprentissage. 

► POUR EN SAVOIR PLUS | En France, davantage de boulot pour les diplômés du secteur scientifique