Comment les centres de tri s'équipent pour mieux recycler l'aluminium

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Comment les centres de tri s'équipent pour mieux recycler l'aluminium

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Le quai de déchargement du centre, où est effectué un premier tri
Le quai de déchargement du centre, où est effectué un premier tri
© Radio France - Lisa Guyenne

Il peut, en théorie, se recycler à 100% et à l'infini. Mais en pratique, plus de la moitié des emballages aluminium termine au rebut en France. Comment l'expliquer ? En grande partie à cause des petits déchets aluminium, car la plupart des centres de tri ne sont pas équipés pour les recycler.

En 2009, seul 32 % de l'aluminium était recyclé en France, soit l'un des plus mauvais taux des déchets recyclables. Pourtant, contrairement au plastique, l'aluminium a la particularité d'être réemployable à l'infini et à 100 %. Si autant d'aluminium termine au rebut, c'est parce que les centres de tri sélectif ne sont pas correctement équipés pour les "petits aluminiums", les emballages les plus fins. Seule une trentaine de sites le sont en France. Comme à Nanterre, où arrive chaque année le contenu des poubelles jaunes d'1,2 million de franciliens.

Une réaction magnétique qui permet de séparer les petits aluminiums

Casque de sécurité sur la tête, Cyrille Derouet, ingénieur au SYCTOM (gestionnaire du site de Nanterre), montre du doigt la chaîne de tri. "Tous les matériaux qui font moins de 70 millimètres tombent dans des mailles, et passent dans la catégorie des refus." Autrement dit, direction le rebut, et la fin du cycle pour ces indésirables. "Mais avant cela, les refus passent au niveau d'une machine à "courant de Foucault", ce qui permet de récupérer les petits aluminiums."

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Le courant de Foucault, c'est une réaction magnétique qui permet de séparer l'aluminium des autres déchets. L'aluminium tombe alors dans un bac spécifique pour être recyclé. "Ici, vous avez des canettes de bière, de soda, du papier aluminium, des petits aérosols, des paquets de cigarettes qui contiennent des feuilles d'aluminium, des emballages de médicaments...

Le tri de l'aluminium financé par... Nespresso

Sans oublier les capsules de café, inventées par le célèbre Nespresso, et souvent décriées par les défenseurs de l'environnement. Ce même Nespresso qui a justement financé les 150 000 euros nécessaires à l'achat de la machine à courant de Foucault ! Question d'image, explique Hélène Coubault, responsable communication de la marque. "Nous avons choisi l'aluminium parce que c'est le meilleur matériau pour conserver le café, mais aussi parce qu'il est entièrement recyclable. Et il faut tout faire pour qu'il soit effectivement recyclé. C'est la responsabilité d'une entreprise, et en tant que leader de marché, nous avons besoin d'être exemplaires." Un accompagnement financier qui entre dans le cadre du Projet métal, lancé en 2014 avec le CELAA.

En 2018, 75 tonnes de petit aluminium recyclé sont sortis du centre de tri de Nanterre. Ils sont ensuite revendus à des centres de fours à pyrolyse, un procédé qui brûle toutes les matières et ne garde que l'aluminium, qui peut ensuite être réemployé sous d'autres formes.