Comment lutter contre la désinformation ?
A quelques semaines de la présidentielle, des médias français et des réseaux sociaux s’associent pour plusieurs projets de fact-checking. Avec l'espoir de revaloriser l'info.
On a beaucoup parlé de l'initiative du Monde avec son Decodex. Le quotidien propose à ceux qui installent son extension pour les navigateurs Chrome et Mozilla de les informer sur la fiabilité des sites d’informations qu'ils visitent. Médias de référence, sites trompeurs ont chacun une pop-up destinée à donner des clés de lecture du média. Problème : pour avoir recours à Decodex, encore faut-il en avoir eu connaissance et reconnaître aux journalistes du Monde la capacité de séparer le bon grain de l'ivraie.
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Les leçons de la présidentielle américaine
L’influence du réseau social a été dénoncée durant la campagne présidentielle américaine où des milliers de fausses informations ont été partagées sans que les internautes en soient conscients. Facebook a rapidement réagi et mis en place, dès décembre aux États-Unis, un système permettant aux médias associés à Facebook de vérifier la véracité d'informations signalés par les usagers.
C'est ce même système que Facebook va lancer en France, en association avec huit médias nationaux (l'AFP, l'Agence France presse, BFM-TV, France Télévisions, France Médias Monde, L’Express, Libération et 20 Minutes).
Lorsqu'il sera établi par deux de ces partenaires qu'un contenu signalé est faux, Facebook le signalera par un pictogramme rouge. Une fenêtre s'ouvrira pour alerter les internautes qui voudraient partager ce contenu soumis à caution. Un système qui semble plus simple et donc efficace que le Decodex, même si, là aussi, celui qui ne croit pas en ce qu'écrivent ou disent les médias ne se détournera pas des sites mis à l'index.
Fact-checking à go-go
D'autres initiatives fleurissent. C’est le cas de CrossCheck qui devrait également voir le jour bientôt. Une plateforme Google, soutenue par le réseau First Draft News, Facebook et par seize médias français aidés par les journalistes du Centre de formation des journalistes (CFJ) et de Sciences-Po. Il permettra aux internautes de poser des questions et aux médias participants de collaborer pour "identifier et vérifier les contenus qui circulent en ligne, qu’il s’agisse de photos, de vidéos, de commentaires ou de sites d’actualités", selon un communiqué diffusé par Google.