Contraception : l'usage de la pilule du lendemain n'évolue pas

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Contraception : l'usage de la pilule du lendemain n'évolue pas

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En 2016, 6,2% des femmes de 15 à 49 ans avaient eu recours à la pilule du lendemain au cours des 12 mois écoulés.
En 2016, 6,2% des femmes de 15 à 49 ans avaient eu recours à la pilule du lendemain au cours des 12 mois écoulés.
© AFP - MYCHELE DANIAU

En France, la pilule du lendemain est disponible sans ordonnance et sans restriction. Pourtant, son utilisation évolue peu et concerne le plus souvent les mêmes catégories de femmes : de jeunes citadines bien informées.

Oubli de pilule, rapport non protégé, rupture de préservatif... Dans ces situations, la pilule du lendemain ou contraception d'urgence est une solution de rattrapage. En 2016, 6,2 % des femmes de 15 à 49 ans y avaient eu recours au cours des douze mois écoulés.

Les chiffres publiés par Santé Publique France, en cette Journée mondiale de la contraception, sont catégoriques : ce niveau n'évolue pas depuis des années, de même que le profil des femmes qui prennent la pilule du lendemain. Elles sont en général jeunes, urbaines et bien informées.

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Un traitement très accessible

En France, ce traitement est autorisé à la vente en pharmacie sans ordonnance depuis deux décennies. Au fil des ans, sa distribution s'est même élargie puisqu'on a progressivement permis aux infirmières scolaires et aux services de médecine universitaire de la délivrer, même aux mineures.

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Les très jeunes femmes, de 15 à 19 ans, sont d'ailleurs celles qui l'utilisent le plus. Son usage dégringole ensuite avec l'âge. 70 % des femmes n'y ont recours qu'une fois dans l'année. Elles résident le plus souvent en région parisienne et sont habituées aux méthodes contraceptives hormonales qu'elles prennent couramment, comme le pilule "classique", l'anneau ou le patch.

En revanche, l'étude ne pointe pas de différence selon le niveau d'études ou la situation financière.

Au total, un peu plus de 1 million de pilules du lendemain sont vendues chaque année en France depuis 2005.

Préoccupante stagnation

Ce qui étonne dans ces chiffres, c'est que malgré un accès facilité, et alors que les pratiques contraceptives ont évolué ces quinze dernières années, avec un moindre recours a la pilule classique, l'usage de cette contraception d'urgence est resté stable. On constate également une stagnation pour le nombre d'IVG pratiquées et de grossesses non prévues chaque année.

Pour Santé publique France, la promotion de traitement contraceptif d'urgence doit donc progresser. L'effort d'éducation doit aussi être poursuivi, pour mieux identifier les prises de risque et mieux connaître la fenêtre d'efficacité de cette pilule, à prendre de préférence dans les 48 à 72 heures après un rapport non protégé.