COP26 : finalement, la France s’engage à ne plus financer les énergies fossiles à l’étranger

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COP26 : finalement, la France s’engage à ne plus financer les énergies fossiles à l’étranger

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La centrale thermique au charbon de Suralaya, à Cilegon, en Indonésie, le 21 septembre 2021.
La centrale thermique au charbon de Suralaya, à Cilegon, en Indonésie, le 21 septembre 2021.
© AFP - Bay Ismoyo

Après le Royaume-Uni, les États-Unis, ou encore le Canada, la France a annoncé à l'occasion de la COP26 qu’elle ne financerait plus les projets d’énergies fossiles à l’étranger.

Notre absence avait été remarquée la semaine dernière, en plein sommet pour le climat. Une vingtaine de pays dont le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, la Chine, le Japon et la Corée du Sud s’engageait à signer une déclaration commune pour ne plus financer la production de charbon à l'étranger d'ici l'année prochaine. Mais pas la France. Finalement, comme l’Allemagne et l’Espagne ces derniers jours, elle a décidé de rejoindre l’accord. 

Dès 2022, la France promet ainsi de ne plus financer avec de l’argent publics des projets d’énergies fossiles à l'étranger. "Je crois que la réussite de l’Accord de Paris et la lutte contre le dérèglement climatique implique nécessairement de tourner la page des énergies fossiles" a déclaré depuis la COP26 à Glasgow (Écosse) la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili. "Potentiellement, près de 21 milliards d’euros de financements publics pour l’énergies fossiles seront redirigés chaque année vers l’énergie propre" estime Oil Change International et les Amis de la Terre.

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L’absence de la France dans la signature de l’accord la semaine dernière avait été très critiquée par les associations de défense de l’environnement. Le gouvernement rappelait de son côté que la France s’est engagée à interdire l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures sur son territoire.

L’État ne finance pas directement les projets d’énergies fossiles, comme des raffineries ou des sites gaziers, mais passe par sa banque plus d’investissement, Bpifrance. D’après les chiffres du ministère de l’Économie, 9,3 milliards d’euros de financements publics ont été levés pour le pétrole et le gaz entre 2009 et 2019.

"Une victoire cruciale"

"Le gouvernement français cède enfin à la pression diplomatique et de la société civile", réagit Lorette Philippot, chargée de campagne finances aux Amis de la Terre. "C'est une victoire cruciale après des années de mobilisation contre les subventions aux combustibles fossiles à l'étranger qui détruisent le climat. Le diable est dans les détails."

Nous attendons d'Emmanuel Macron qu'il prenne des décisions à très court terme et l'exhortons à refuser immédiatement et publiquement tout soutien au projet gazier de Total dans l'Arctique, actuellement à l'étude pour un financement.

"Enfin!", clame Armelle Le Comte, d'Oxfam France. "Il aura fallu pas moins de deux ans à la France pour mettre en œuvre les engagements pris par Emmanuel Macron à l'ONU en septembre 2019. Face à la pression internationale croissante à la COP26, la France s'était complètement isolée et n'avait pas d'autre choix.