Coronavirus : à New York, des hôpitaux déjà débordés par l’épidémie

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Coronavirus : à New York, des hôpitaux déjà débordés par l’épidémie

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À l’hôpital d’Elmhurst, dans le Queens, où 13 personnes sont mortes du Covid-19 sur la seule journée du mercredi, la situation est critique.
À l’hôpital d’Elmhurst, dans le Queens, où 13 personnes sont mortes du Covid-19 sur la seule journée du mercredi, la situation est critique.
© AFP - Selcuk Acar / NurPhoto

La capitale économique, financière et culturelle de la côte est américaine est en train de devenir le nouvel épicentre mondial de la pandémie de Covid-19. À plusieurs semaines du pic annoncé, les hôpitaux de New York peinent déjà à faire face à l’afflux de malades.

Quel est le bilan humain à New York ?

Entre mercredi et jeudi matin, 100 personnes de plus sont mortes du coronavirus dans l’État de New York, où le bilan atteint 385 victimes. C’est environ un tiers du total national aux États-Unis. En une seule journée, le nombre de patients hospitalisés a augmenté de près de 40 %, et 1 300 personnes sont actuellement en soins intensifs. 

Pour ce qui est des cas, l’État en totalise plus de 37 000, dont la moitié pour la seule ville de New York. La métropole, si les projections se confirment, deviendra bientôt l’épicentre mondial de la pandémie, avec un pic, selon le gouverneur Andrew Cuomo, attendu d’ici deux à trois semaines. 

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Pourquoi le virus s’y propage-t-il aussi vite ?

Avec plus de 8,5 millions d’habitants, New York est la ville la plus peuplée et, surtout, la plus dense des États-Unis. Il y a deux semaines, l’État comptait le même nombre de cas que la Californie, mais, sans surprise, les comptes se sont donc depuis envolés sur la côte est.

Outre la densité urbaine, les flux de touristes ont pu favoriser l’apparition précoce, dès la mi-janvier, du virus. Autres facteurs de cette propagation galopante : un ordre de confinement un peu tardif, une politique de tests plus agressive qui pousse les chiffres à la hausse, et peut-être… "la chance", dit un statisticien cité par le New York Times

D’après le maire, Bill de Blasio, la moitié de la population new-yorkaise devrait être contaminée par le Covid-19 au cours des prochains mois.

Comment se déroule le confinement ?

La "ville-monde" est aujourd’hui une ville morte : Time Square et la cinquième avenue désertés, des panneaux "closed" derrière les vitres des bars…  Après les salles de spectacles de l’emblématique Broadway et les établissements scolaires et d’enseignement supérieur, tous les commerces dits "non essentiels" ont dû fermer leurs portes il y a une dizaine de jours. La ville ne comptait alors que quelques centaines de cas.

La cinquième avenue, artère commerciale de New York, désertée. Tous les commerces "non essentiels" ont été fermés.
La cinquième avenue, artère commerciale de New York, désertée. Tous les commerces "non essentiels" ont été fermés.
© AFP - Erin Lefevre / NurPhoto

Depuis, les New-Yorkais ont aussi reçu ordre de rester chez eux et de réduire leurs interactions sociales au minimum, mais sans mesure punitive. Les autorités locales, toutefois, serrent la vis chaque jour un peu plus : des dizaines d’arceaux de basket-ball ont ainsi été dévissés pour empêcher les rassemblement sur les terrains de sport.

Quelle est la situation dans les hôpitaux ?

À au moins deux semaines du pic de l’épidémie, le système sanitaire est déjà débordé humainement et manque de moyens matériels. Illustration criante, ce jeudi, à la une du New York Post : des soignants équipés de sacs poubelle faute de blouses médicales…

À l’hôpital d’Elmhurst, dans le Queens, où 13 personnes sont mortes du Covid-19 sur la seule journée du mercredi, la situation est critique. D’après le docteur Coleen Smith, qui s’est exprimée face caméra pour le New York Times, l’établissement reçoit deux fois plus de patients qu’avant. Les masques, et surtout les respirateurs, manquent.

Devant l'Elmhurst Hospital, à New York, des tentes ont été dressées pour accueillir les patients.
Devant l'Elmhurst Hospital, à New York, des tentes ont été dressées pour accueillir les patients.
© AFP - Selcuk Acar / NurPhoto

À Manhattan, le Presbyterian a lui commencé à utiliser le même respirateur pour plusieurs patients, technique documentée qui pourrait permettre de libérer un peu de pression. Mais jusqu’à quand ? Il y a trois jours, l’État estimait ses besoins à 30 000 machines supplémentaires.

Qui pour gérer la crise ?

Cette détresse des hôpitaux, le gouverneur de l’État, Andrew Cuomo, s’en fait chaque jour l’écho. Ses prises de parole quotidiennes, mesurées, factuelles et pleines d’empathie sont saluées – à tel point qu’un hashtag #PresidentCuomo a émergé sur Twitter. En l’absence d’instructions claires en provenance de Washington, il organise la riposte, avec le maire de New York Bill de Blasio.

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Ce dernier, face à la crise, s’est d’abord montré hésitant, notamment pour fermer les écoles, avant de se ressaisir face à l’ampleur de la catastrophe à venir. Tous deux critiquent le plan de relance, négocié au Congrès, "terrible" et "immoral"l selon eux : ’État de New York n’obtiendrait qu’un peu plus de 3 milliards de dollars, quand les pertes pourraient atteindre les 15 milliards.

Enfin, ils fustigent l’attitude de Donald Trump, réfractaire aux mesures de confinement. Propos cinglant du gouverneur :

"Nous n’allons pas sacrifier 1 ou 2  % des New-Yorkais pour des raisons économiques."