Coup de filet à la FIFA

Publicité

Coup de filet à la FIFA

Par

Le responsable de la communication de la Fifa en conférence presse ce mercredi.
Le responsable de la communication de la Fifa en conférence presse ce mercredi.
© EPA/MaxPPP

Sept des membres les plus influents de la Fédération internationale de football (Fifa) pourraient être extradés vers les États-Unis après leur arrestation mercredi en Suisse, où une enquête a également été ouverte sur les conditions d'attribution des deux prochaines Coupes du monde de football.

La plus haute instance du sport le plus populaire du monde se trouve ainsi au coeur d'un double dossier judiciaire, les autorités américaines et suisses ayant annoncé, chacune de leur côté, enquêter sur son fonctionnement. La justice américaine a précisé que neuf responsables de la Fifa et cinq dirigeants de sociétés liées à la commercialisation et à la promotion du football devraient répondre de faits de corruption ayant donné lieu, depuis le début des années 1990, au versement de pots-de-vin estimés à plus de 150 millions de dollars (138 millions d'euros). Sept d'entre eux font l'objet d'une demande d'extradition.

Publicité

Dans un communiqué, l'Office fédéral de la justice suisse (OFJ) déclare :

Des représentants des médias et du marketing sportif seraient impliqués dans des versements à de hauts fonctionnaires d'organisations footballistiques en échange des droits médiatiques et des droits de marketing et de sponsoring de compétitions organisées aux Etats-Unis et en Amérique du Sud.

Joseph "Sepp" Blatter, le patron de la Fifa, ne fait pas partie des personnes interpellées mais certains de ses plus proches collaborateurs sont en état d'arrestation à Zurich. Parmi les 14 personnes mises en cause par le département américain de la Justice, figurent entre autres deux vice-présidents de la Fifa, Jeffrey Webb, un Britannique qui préside la Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf) et Eugenio Figueredo, un Uruguayen vice-président de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol). Six personnes ont déjà reconnu certains des faits qui leur sont reprochés, a précisé Washington.

Loretta Lynch, l'Attorney General (équivalent du ministre de la Justice) des États-Unis a parlé d'une corruption "rampante, systématique et profondément enracinée, à l'étranger comme aux États-Unis".

Réveil mouvementé à Zurich

Les interpellations ont eu lieu à l'aube dans un hôtel de Zurich où résident de nombreux responsables de la Fifa à l'occasion du congrès de l'organisation, à l'issue de laquelle Sepp Blatter pourrait obtenir vendredi un nouveau mandat, le cinquième consécutif. Dans un communiqué, la Fifa a déclaré vivre "un moment difficile" mais a confirmé que son président demanderait le renouvellement de son mandat et que les deux prochaines Coupes du monde auraient lieu comme prévu en Russie et au Qatar.

Parallèlement à la procédure en cours aux États-Unis, la justice suisse a ouvert une enquête pénale distincte sur des soupçons de "gestion déloyale et de blanchiment d'argent entourant les attributions des Coupes du monde de football 2018 et 2022". Des données et des documents ont été saisis sur des ordinateurs au siège de la Fifa à Zurich, a précisé le ministère public de la Confédération. Des comptes bancaires en Suisse ont parallèlement été bloqués.

L'UEFA demande le report du Congrès de la Fifa

Dans le cadre de ses activités, la Fifa brasse des milliards de dollars de recettes issues principalement de contrats de parrainage commerciale et de la vente des droits de retransmission télévisée des Coupes du monde. L'organisation est régulièrement la cible d'accusations de corruption sur laquelle elle assure avoir enquêté. Mais jusqu'à présent, elle a toujours échappé à des poursuites de grande ampleur.

Dans ce contexte, le Comité exécutif de l'UEFA a demandé le report du Congrès de la Fifa et du scrutin présidentiel. Le secrétaire général de l'institution européenne, Gianni Infantino, a déclaré : "L'UEFA considère que le Congrès de la Fifa devrait être reporté et que l'élection à la présidence (prévue vendredi) devrait se dérouler dans les six mois.