Covid-19 : au Royaume-Uni, la scène musicale sous anesthésie

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Covid-19 : au Royaume-Uni, la scène musicale sous anesthésie

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Des musiciens mettent en scène la mort de la musique live à Londres, le 16 septembre.
Des musiciens mettent en scène la mort de la musique live à Londres, le 16 septembre.
© AFP - DANIEL LEAL-OLIVAS

Sans aller jusqu’au confinement général, les restrictions liées à l’épidémie de Covid-19 sont de plus en plus contraignantes au Royaume-Uni. Comme partout dans le monde, ces règles sanitaires ont un impact économique parfois douloureux. Pour les musiciens notamment.

Selon un récent sondage, un tiers des musiciens du Royaume-Uni réfléchissent à changer complètement de métier. Cette semaine, ils ont essayé d’attirer l’attention du pouvoir sur leur situation.

400 musiciens vêtus de noirs, masques rouges sur le visage, image surprenante cette semaine devant le Parlement britannique, pour un concert de 90 secondes. La police n’avait pas autorisé davantage, pour éviter un rassemblement favorisant la propagation du virus.

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C’est le syndicat des musiciens qui a organisé cette manifestation. Horace Trubridge, le secrétaire général de cette organisation qui représente plus de 32 000 professionnels, juge insuffisantes les aides de l’État. Un musicien freelance bénéficiant de 400 euros par mois environ, ils sont nombreux à avoir lâché les instruments pour devenir livreur ou caissier. 

Avec les négociations sur le Brexit, on entend beaucoup parler de la pêche. Eh bien la pêche, au Royaume-Uni, c’est moins de 2 milliards de livres [2,2 milliards d'euros] pour notre économie. L’industrie musicale, c’est 5,5 milliards [6 milliards d'euros] !

"On entend parler tout le temps des professionnels du tourisme, des restaurants, des compagnies aériennes… Tous ces gens ont reçu des fonds de soutien, des fonds importants… Et l’industrie musicale, on la laisse mourir", poursuit Horace Trubridge.

Un temps pour créer ? 

Le syndicat des musiciens propose de rouvrir les salles de concert, même les plus petites, en ne remplissant qu’un tiers de la capacité totale. L’État paierait un tiers manquant, le dernier tiers restant vide. Pour l’heure pas de réponse.

En janvier, Eliza Shaddad chantait à l’Olympia, à Paris, puis tout s’est arrêté. Tous ses concerts ont été annulés. La voilà enfermée chez elle à écrire, avec des revenus qui ont nettement diminué.

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"Il est difficile de savoir comment ce sera après le coronavirus, parce que plein de petites salles ont définitivement fermé. Toute l’équipe de musiciens avec qui je travaille est en difficulté."

J’ai mis dix ans à créer ce groupe de gens incroyablement talentueux et tout ça est anéanti. Je peux faire de la musique sans argent, ce n’est pas un problème mais sans musicien, c’est impossible. Je ne sais pas ce qui va passer.

Eliza Shaddad ne se plaint pas. En début d’année, elle a épousé un producteur. Alors enfermés chez eux, ils créent un album et la période les inspire.