Covid-19 : des milliers de visières de protection produites grâce à des imprimantes 3D

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Covid-19 : des milliers de visières de protection produites grâce à des imprimantes 3D

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Cette visière fabriquée avec une imprimante 3D aide à la protection des population les plus exposées au coronavirus
Cette visière fabriquée avec une imprimante 3D aide à la protection des population les plus exposées au coronavirus
© Maxppp - Patrice Saucourt

De plus en plus de particuliers impriment chez eux des visières de sécurité qu’ils distribuent autour d’eux aux soignants, aux caissières de supermarché ou aux pompiers. Des chaines de solidarité se mettent en place à grande échelle.

On les appelle les makers, ces passionnés d’imprimante 3D qui fabriquent des objets en plastique chez eux.   

Avant le confinement, Anthony Seddiki, motard, confectionnait surtout des pièces pour ses deux-roues, comme un hobby. Aujourd’hui, ce trentenaire est à la tête Visière solidaire,  l’une des plus grosses chaînes de solidarité destinée à fabriquer du matériel de protection contre le Covid-19. 

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Le déclic de départ a été la pénurie de masques pour les soignants, explique-t-il : "Une amie qui travaille dans une clinique nous a expliqué qu’elle allait travailler la boule au ventre parce qu’elle n’avait pas de protection". Anthony Seddiki se met alors à chercher sur internet une solution de secours. Il tombe sur un modèle de visière de protection libre de droit, une sorte de serre-tête sur lequel on fixe une feuille en plastique translucide de format A4 qui protège tout le visage. C'est le serre-tête, l'arceau, qui est fabriqué par imprimante 3D.

Anthony et son épouse Claire ont transformé leur pavillon de Brunoy (91) en atelier de fabrication de visières de protection
Anthony et son épouse Claire ont transformé leur pavillon de Brunoy (91) en atelier de fabrication de visières de protection
- Anthony Seddiki

"Aujourd’hui, on en est à la quatorzième version", explique Anthony Seddiki. O_n l’a vraiment améliorée. Au début, on prenait de simples feuilles en plastique qui servent de couverture pour relier les documents. On utilise désormais un plastique beaucoup plus épais, de 200 microns"._

Ce qui a commencé comme du dépannage à la MacGyver avec 5 à 10 visières par jour s’est transformé en production quasi-industrielle avec environ 500 pièces fabriquées au quotidien dans le salon de son pavillon à Brunoy en Essonne. Grâce au bouche à oreille sur les réseaux sociaux, les demandes affluent désormais de toutes parts : Ephad, pharmacies, hôpitaux et même pompiers. 

Une visière validée par le Centre hospitalier sud francilien de Corbeil Essonne 

C’est justement sur Facebook que le docteur Emmanuel Gusmini, médecin aux urgences du Centre hospitalier sud francilien à Corbeil-Essonne est tombé sur Visière solidaire. Le praticien a d’abord testé quelques exemplaires avant d'en commander 200 notamment pour remplacer le port de lunettes : "Ce genre de visière est utilisé pour les soins où il y a un contact rapproché avec les patients", détaille le docteur Gusmini, "Cela rassure énormément le personnel soignant parce que cela évite toute projection au niveau des yeux, de la peau et de la bouche, et cela nous évite aussi de porter nos mains au visage". Le  médecin urgentiste précise que cette visière "lavable avec un détergent habituel" ne remplace pas le masque médical FFP2 qui filtre l’air à 98%. Elle se porte en complément, par-dessus le masque.  

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Cette chaîne de solidarité s’étend. Le groupe Facebook Visière solidaire attire désormais deux mille personnes. Nanou, quadragénaire, fait partie des cinq makers de Montgeron en Essonne qui approvisionnent le réseau d’Anthony Seddiki. Cette cadre en télétravail pour cause de Covid-19 est impressionnée par la logistique qui s'est organisée : _"__J’ai appelé le matin, et le soir un livreur bénévole est venu chercher 40 visières. Je les avais mises dans un sac en plastique posé devant chez moi._ Il m’a expliqué qu’ils étaient une dizaine de livreurs et que lui, enchaîne après sa journée de télétravail pour faire la tournée des makers, parfois jusqu'à 23 heures". Le livreur laisse également de la matière première à Nanou pour qu’elle puisse fabriquer de nouvelles visières : du plastique et des élastiques.

En plus des bonnes volontés de particuliers, des associations, des municipalités et des entreprises ont rejoint le réseau. Des sociétés à l’arrêt ont notamment mis leur stock de plastique ou leur parc d’imprimantes 3D professionnelles à disposition.  

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C’est toute la communauté des imprimantes 3D qui se mobilise avec des ramifications régionales comme ce groupe facebook pour le Nord et le Pas-de-Calais

Seul mot d’ordre : fournir gratuitement des visières aux Ephad, aux  pharmacies, aux soignants et même aux pompiers. Et malgré cette mobilisation, difficile de répondre à toutes les demandes tant elles affluent.