Covid-19 : l'intention de se faire vacciner en forte baisse en France

Publicité

Covid-19 : l'intention de se faire vacciner en forte baisse en France

Par
Les premiers vaccins contre la Covid-19 font face à un scepticisme grandissant (photo d'illustration)
Les premiers vaccins contre la Covid-19 font face à un scepticisme grandissant (photo d'illustration)
© AFP - Joel Saget

Selon Santé Publique France, seuls 40 % des personnes interrogées disent vouloir "certainement ou probablement" se faire vacciner contre la Covid-19 : ils étaient 53 % un mois plus tôt. Les sceptiques estiment à 82 % que ces vaccins "ne sont pas sûrs", sans toutefois remettre en cause les vaccins en général.

C'est un chiffre qui ferait certainement lever un sourcil intrigué à Pasteur. Après des mois à attendre un vaccin contre la Covid-19, moyen le plus efficace d'endiguer durablement une épidémie aussi massive, les Français ont des doutes. Et même de plus en plus de doutes avec le temps. Selon la dernière étude CoviPrev de Santé Publique France, on est même passé au-dessus d'un seuil symbolique : plus de la moitié (60 %) des personnes interrogées du 14 au 16 décembre n'envisagent pas de se faire vacciner, contre 47 % chez les personnes interrogées du 4 au 6 novembre. Une enquête réalisée sur un échantillon de 2.000 Français.

Les chiffres varient selon différents critères. Par exemple, les femmes sont largement plus sceptiques que les hommes interrogés dans cette enquête : 71 % d'entre elles n'ont pas l'intention de se faire vacciner, quand à l'inverse 53 % des hommes comptent le faire.

Publicité

L'âge joue aussi un rôle important : plus on est âgé, plus on a l'intention de se faire vacciner, ce qui est logique puisque le facteur de risque augmente aussi avec l'âge. Ainsi, seuls 27 % des 25-34 ans souhaitent être vaccinés, contre 60 % des plus de 65 ans.

Des chiffres qui évoluent aussi selon la catégorie socio-professionnelle, même si aucune ne dépasse les 50 % d'intentions de se faire vacciner : les CSP+ (catégories socio-professionnelles supérieures) sont divisés, avec autant de sceptiques que de convaincus ; les classes populaires, elles, sont majoritairement sceptiques envers les futurs vaccins.

La sécurité du vaccin inquiète de plus en plus

Quels sont les arguments des 1194 personnes qui ne souhaitent pas se faire vacciner à l'heure actuelle ? L'un d'eux revient presque systématiquement (82 % des réponses, contre 67 % début novembre) : les nouveaux vaccins ne seraient "pas sûrs". Une petite musique qui est revenue régulièrement sur Internet et dans les médias ces dernières semaines, et qui explique sans doute en grande partie la baisse de confiance croissante dans la population.

En revanche, il n'y a pas de remise en cause plus large de tous les vaccins : seuls 16 % se disent "contre la vaccination en général". Il y a bien une inquiétude sur les vaccins tout juste annoncés en particulier.

Ce n'est pas non plus un scepticisme absolu : toujours chez les personnes ne souhaitant pas être vaccinées, 42 % disent pouvoir changer d'avis si elles obtenaient des informations rassurantes sur "l'efficacité et la sûreté des vaccins". Un peu moins d'un quart d'entre eux le feraient "pour protéger leurs proches". Enfin, 36 % des sceptiques affirment que rien ne pourrait les faire changer d'avis.