Covid : comment les pays font-ils respecter les quarantaines ?
Par Elise DelèveMardi, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité d'isolement "contraint" pour les personnes atteintes du Covid, sans en dire plus. D'autres pays font face à la même problématique : comment faire en sorte que les habitants infectés respectent la quarantaine ?
Détecter, tracer, isoler : la stratégie du gouvernement pour tenter d'endiguer la deuxième vague de Covid-19. Mais concrètement, comment faire ? Comment isoler une personne contaminée ? Mardi soir, Emmanuel Macron a parlé d'isolement "contraint", sans donner de précision. La France n'est pas la seule à être confrontée à cette question.
Partout en Europe, c'est le même casse-tête. On ne peut pas mettre un policier derrière chaque personne contaminée. Alors c'est la menace d'une amende, ou même pire, qui fait office de stratégie.
En Belgique, si une personne contaminée ne respecte pas sa quarantaine, elle risque entre 500 et 4 000 euros d'amende. C'est à peu près le même tarif qu'en Italie (jusqu'à 5 000 euros). Mais dans ce pays, une mesure particulière a fait son apparition en Vénétie. Si un employé infecté se rend quand même au travail, c'est 1 000€ d'amende et s'il expose un de ses collègues, c'est 1 000€ pour son employeur. Dans ces deux pays, les contrevenants risquent aussi des peines de prison allant de 6 jours à 18 mois.
La prison c'est aussi une menace agitée en Grèce contre ceux qui violent leur quarantaine de façon répétée : 5 ans 'ils ne contaminent personne lors de leur sortie interdite, et jusqu'à 15 ans s'ils provoquent la mort d'une personne à qui ils ont transmis le virus et la prison à vie s'ils entraînent la mort de plusieurs personnes.
En Espagne, jusqu'à 600 000 euros d'amendes
En Espagne, le gouvernement veut frapper fort pour empêcher les gros rassemblements. Si un Espagnol contaminé enfreint la règle, sort de façon répétée, et participe à une fête qui rassemble de nombreux invités, il risque jusqu'à 600 000 euros d'amendes. Idem s'il se rend auprès de personnes vulnérables.
En Asie, les autorités vont beaucoup plus loin. À Taiwan par exemple, les malades sont tracés par les policiers via leurs smartphones.
À Singapour, dès le mois de décembre, le traçage sera obligatoire à partir de 7 ans pour tous, malade ou non. Et pour ceux qui n'accepteraient pas l'application, car elle consommerait trop la batterie ou serait trop compliquée, le gouvernement délivre des "jetons" connectés en Bluetooth. Jeton qu'il faut avoir sur soi dès qu'on sort de la maison. Les autorités assurent que cela leur permet de retrouver TOUS les cas contacts en 1,5 jour, contre quatre auparavant.