L'abstention a atteint des records pour le premier tour des élections législatives. Dans les banlieues, cela s'explique par un certain rejet de la politique.
L'abstention sera-t-elle aussi importante au second tour des législatives qu'au premier ? Dimanche dernier, l'abstention a atteint son plus haut niveau pour une élection législative de la Ve République, avec 51,29% des électeurs inscrits qui ont choisi de bouder les urnes.
Les candidats qualifiés continuent pourtant à occuper le terrain toute la semaine pour aller convaincre ceux qui ne se sont pas déplacés dimanche. Mais dans certains coins, cela semble peine perdue, comme par exemple en Seine-Saint-Denis.
"Il n'y a personne qui nous représente, personne qui nous défend"
Avec 67,3% pour ce premier tour, l'abstention y atteint des sommets, comme souvent. Une très faible mobilisation qui s'explique en partie, par un rejet de la politique.
Au micro de Rosalie Lafarge, même ceux qui votent se demandent pourquoi. Parmi les plus jeunes et les étudiants, ils sont nombreux à n'avoir jamais utilisé leur droit de vote. La raison : ils n'ont pas l'impression d'avoir face à eux un candidat pour les représenter.
"Il n'y a personne qui nous représente, personne qui nous défend"
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L'explication se trouve peut-être du côté des candidats. Avec 8 millions d'habitants dans les quartiers populaires, on pourrait penser qu'il y a là un intérêt pour les politiques à remettre sur le chemin des urnes un grand nombre d'électeurs. Mais parmi ces 8 millions, ils sont peu nombreux à être inscrits sur les listes et encore moins nombreux à se déplacer pour voter. Pour le politologue Jean-Yves Dormagen, c'est un cercle vicieux qui "suscite un certain désintérêt" des politiques.