"De plus en plus d'élèves, de moins en moins d'heures" : les AESH de nouveau en grève

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"De plus en plus d'élèves, de moins en moins d'heures" : les AESH de nouveau en grève

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Pour la quatrième fois depuis le début de l'année 2021, les AESH seront en grève ce mardi.
Pour la quatrième fois depuis le début de l'année 2021, les AESH seront en grève ce mardi.
© AFP - Hans Lucas / Florent Vannier

Pour la quatrième fois cette année, les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) seront en grève ce mardi. Ils dénoncent leur situation précaire et les conditions de la rentrée 2021-2022 : toujours plus d'enfants à suivre, moins d'heures et sur différents établissements.

Les AESH sont de nouveau en grève ce mardi. Les accompagnants des élèves en situation de handicap protestent contre leur situation précaire et dénoncent les conditions de la rentrée. Malgré une très légère revalorisation salariale et l'instauration d'une grille indiciaire nationale annoncées cet été, ces personnels font face à un surcroît de travail, avec toujours plus d'enfants à suivre. Questions à Manuel Guyader, représentant de l'intersyndicale pour SUD-Education et lui-même AESH à Paris.

"Une réelle augmentation, pas une poignée d'euros"

FRANCE INTER : Quelle est votre première revendication ?

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MANUEL GUYADER : "Les raisons de de cette grève sont nombreuses mais la première concerne les salaires et les statuts. On est payé en moyenne 750€. On demande une réelle augmentation de salaire, pas une augmentation d'une poignée d'euros comme le gouvernement l'a fait cet été. Par exemple, à l'échelon 1, c'est-à-dire au bout de trois ans de carrière, on touche 14 euros en plus par mois ! Et l'annonce de l'augmentation du SMIC au 1er octobre a fait passer l'indice de l'échelon 1 sous le niveau du SMIC, donc de toute façon, cette grille a été rendue complètement caduque par les annonces du gouvernement sur le SMIC.

C'est quand même une bonne chose qu'il y ait une grille, parue par décret fin août, de revalorisation indiciaire au niveau national pour les AESH, avec un changement d'indice tous les trois ans, car auparavant, les revalorisations étaient décidées par les académies. Mais les différences de salaires en fonction des échelons sont encore minimes. On est des personnels contractuels de la fonction publique et ce que l'on revendique, c'est d'avoir un statut de fonctionnaire. On a des contrats de 24 heures à peu près qui nous sont imposés. On est tous et toutes quasiment à temps partiel imposé, par conséquent notre salaire correspond non pas à un salaire à taux plein mais à 60%."

On se retrouve dans une situation où on accompagne quatre, cinq ou six élèves, parfois sur plusieurs écoles ou sur plusieurs établissements, parfois de manière simultanée.

Vous dénoncez aussi les conditions de cette rentrée scolaire ?

"La deuxième raison de notre mobilisation porte en effet sur les conditions de travail et les conditions d'accompagnement des élèves puisque cette année, à cette rentrée, il y a eu la généralisation des PIAL, les pôles inclusifs d'accompagnement localisés qui sont des regroupements d'écoles et d'établissements et qui sont un outil de la mutualisation des moyens d'accompagnement. On nous demande d'accompagner de plus en plus d'élèves pour de moins en moins d'heures. Donc on se retrouve dans une situation où on accompagne quatre, cinq ou six élèves, parfois sur plusieurs écoles ou sur plusieurs établissements, parfois de manière simultanée. Les élèves se retrouvent avec un nombre d'heures d'accompagnement qui a drastiquement baissé cette année, à savoir cinq ou six heures hebdomadaires, sur les 24 heures de classe à l'école primaire, ou plus s'ils sont au collège ou au lycée."

La mobilisation sera-t-elle très suivie ?

"Oui, il y a une colère qui dure puisque c'est notre quatrième journée de grève nationale depuis le début de l'année 2021, à l'appel d'une intersyndicale. On sent que la mobilisation va de nouveau être massive. À peu près 90 rassemblements ou manifestations sont prévus sur l'ensemble du territoire. Et nous sommes soutenus par les enseignants et les parents d'élèves."