Débat d'entre-deux tours : Le Pen et Macron promettent un "corps-à-corps"
Par Élodie Forêt, Aurélien Colly
Les deux candidats finalistes s'affrontent ce mercredi pour un ultime débat télévisé avant le deuxième tour de la présidentielle. Une bataille qui s'annonce musclée.
Il va y avoir du sang. Au FN comme pour le candidat d'En marche !, le débat, diffusé mercredi 3 mai sur TF1 et France 2, ultime affrontement télévisé entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, s'annonce musclé.
Marine Le Pen à l'offensive
La candidate FN, créditée de 40% des intentions de vote selon notre sondage Ipsos Sopra Steria publié mardi, doit utiliser cette dernière rencontre pour faire vasciller son rival et tenter de grignotter encore l'écart qui la sépare de l'Élysée. Elle s'y prépare depuis plusieurs jours, mémorisant des notes préparées par ses conseillers sur les autres débats de l'entre-deux tours et sur les positions et contradictions d'Emmanuel Macron, des éléments qui lui serviront d'angle d'attaque lors du portrait qu'elle dressera du candidat En Marche !
Marine Le Pen doit aussi parer ses faiblesses : son discours très inspiré de François Fillon à Villepinte, ses hésitations sur l'euro, ses affaires judiciaires et certaines mauvaises fréquentations d'extrême-droite qui plombent sa stratégie de dédiabolisation.
Pour ce faire, la frontiste va devoir utiliser les ressorts de famille : déstabiliser assez vite son rival avec provocation, interruptions et formules bien senties dont les Le Pen ont le secret.
Pas d'insultes mais un combat d'idées
Face à une adversaire offensive, Emmanuel Macron ne se défilera pas. Sur BFMTV, mardi, le candidat affirmait déjà son intention de librer "un corps-à-corps" avec sa rivale : "Je veux aller au corps-à-corps, au combat sur le fond des idées pour démontrer que ses idées sont de fausses solutions."
En 2002, Jacques Chirac avait refusé de débattre avec le fondateur du FN et père de Marine le Pen, Jean-Marie, qualifié pour le second tour à la surprise quasi générale. Une position qu'on ne partage pas dans le camp Macron en 2017, d'autant plus que Marine Le Pen a participé aux débats à 5 comme à 11, avant le premier tour de l'élection présidentielle.
Dans le camp Macron, on mise sur un contraste entre l'agressivité probable de Marine Le Pen, arrivée au premier tour en seconde position, et la sérénité du premier. Pas d'insultes, de la bienveillance, comme celle dont Emmanuel Macron fait preuve dans ses meetings, invitant non pas à siffler Marine Le Pen, mais à mobiliser contre elle.
Depuis mardi, Emmanuel Macron travaille les dossiers qui peuvent faire défaillir la candidate FN. Sur l'Économie et l'Europe, notamment, Marine Le Pen "devra sortir de son charabia incompréhensible sur la monnaie et avouer qu'elle ne propose aucune réforme structurelle", espère l'entourage d'Emmanuel Macron.
Un entourage qui l'aide aussi à préparer sa défense, alors que le candidat d'En Marche ! risque d'être attaqué sur son parcours professionnel de banquier et sur "l'héritage Hollande".
Un héritage qui fait déjà l'objet de piques. Hors plateau, le combat a débuté dès mardi, par médias et tweets interposés. À une citation d'Emmanuel Macron sur BFM TV, Marine Le Pen réplique, invitant le candidat En Marche ! à venir accompagné... de François Hollande.
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