Débat d’entre-deux-tours : quand Ségolène Royal jouait avec la température pour agacer Nicolas Sarkozy
À quelques jours du débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle 2022, la journaliste politique Nathalie Saint-Cricq était l’invitée de Thomas Sotto dans l’émission "Hors piste". Elle est revenue sur un souvenir de la présidentielle de 2007.
Le 22 avril et 6 mai 2007, les Français élisaient le successeur de Jacques Chirac à la présidence de la République. Nicolas Sarkozy (31,18%) et Ségolène Royal (25,87%) étaient arrivés en tête au premier tour. Le 2 mai, le candidat UMP et la candidate socialiste se sont affrontés lors du traditionnel débat d'entre-deux-tours. Si l'on a retenu des petites phrases, comme le "calmez-vous" adressé par Nicolas Sarkozy, ou la "colère saine" de Ségolène Royal, Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique de France Télévisions, se rappelle l’avant débat télévisé.
En 2007, le "cirque" de la climatisation
Interrogée sur l’envers des débats, Nathalie Saint-Cricq raconte : "En 2007, avant le début du débat entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, l’enjeu était la température du studio. Ségolène Royal voulait énerver Sarkozy. Pour cela, il fallait qu’il transpire. Pour qu'il transpire, parce que la transpiration se voit à la télé, elle avait déclaré qu'elle avait froid. Ayant froid, elle a voulu monter la chaleur dans le studio et la température."
Mais Nicolas Sarkozy n'a pas été dupe.
"En coulisses", poursuit-elle, "il y a donc eu un combat pendant une heure sur la climatisation. Ils se sont mis d'accord à 20° ou 19°, de manière à ce qu'elle n'ait pas froid, mais que lui ne transpire pas. Et les conseillers se sont baladés avec un thermomètre… C’était absolument passionnant (rire) !"
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Le "choix" des journalistes par les candidats
Thomas Sotto rappelle que, pour le débat du second tour 2022, Marine Le Pen et Emmanuel Macron sont tombés d’accord pour écarter Anne-Sophie Lapix, proposée par France 2 pour co-animer le débat. Mais depuis quand les politiques choisissent ceux qui les interrogent, n’y a-t-il pas une forme de dérive ?
La marge de manœuvre est très faible.
Nathalie Saint-Cricq explique : "Ça a toujours été le cas pour le débat de l'entre-deux tours. Ce n'est pas parce que ça a toujours été le cas que c'est bien. On pourrait penser que dans un pays moderne, il n'y ait pas de choix. Je trouve ridicule de retoquer une journaliste parce que les questions, et les thèmes abordés, sont tellement contrôlés que même si vous détestez l'un des deux… La marge de manœuvre est très faible."
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