Début du hajj, le pèlerinage à La Mecque, réservé aux Saoudiens pour cause de Covid-19

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Début du hajj, le pèlerinage à La Mecque, réservé aux Saoudiens pour cause de Covid-19

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La Mecque se prépare à accueillir 60.000 fidèles locaux, contre 2 millions de pélerins étrangers habituellement
La Mecque se prépare à accueillir 60.000 fidèles locaux, contre 2 millions de pélerins étrangers habituellement
© AFP

Cette année encore, la pandémie bouscule le traditionnel pèlerinage à la Mecque, l'un des plus grands rassemblements religieux au monde : pour la deuxième fois consécutive, les places sont limitées, au grand désespoir de nombreux musulmans dans le monde.

Carte d'accès aux hôtels sans contact, strictes mesures de distanciation sociale, robot pour distribuer l'eau sacrée : l'Arabie Saoudite se prépare à accueillir ce week-end le début du hajj, le pèlerinage à la Mecque, un des plus grands rassemblements religieux du monde... Mais la pandémie a tout changé : 10 000 personnes seulement l'an dernier, à peine quelques dizaines de milliers de plus cette année, pour un pèlerinage en jauge réduite.

Un pèlerinage réservé... aux ressortissants saoudiens

ll y a un mois, la nouvelle avait provoqué une onde de colère et d'amertume à travers le monde musulman : 60 000 personnes seulement autorisées à accomplir le hajj cette année, et uniquement des résidents ou des citoyens saoudiens.

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Les aspirants pèlerins n'ont eu que dix jours en juin pour s'enregistrer en ligne, sous réserve de remplir les autres conditions : avoir entre 18 et 68 ans, sans maladie chronique, et avoir reçu un vaccin validé par les autorités saoudiennes (Johnson&Johnson, Moderna, Astrazeneca et Pfizer uniquement).

D'ordinaire, plus de deux millions de personnes accomplissent chaque année ce rituel, le cinquième pilier de l'islam. Ce pèlerinage, c'est souvent le voyage d'une vie, pour lequel on se prépare longuement, et pour lequel on épargne.

Comme Samia, une Égyptienne de 68 ans qui a économisé pendant 16 ans avant de devoir renoncer : elle raconte à l'AFP avoir "pleuré des jours" après l'annonce des restrictions l'an passé. "Je voudrais tant faire le hajj avant de mourir. Je ne sais pas si je serais en vie l'année prochaine", s'inquiète-t-elle, dévastée par cette perspective. Elle avait déboursé près de 5.500 euros pour s'assurer une place.

Une économie durement touchée

Car le hajj est aussi une manne économique, notamment pour le royaume : 13 milliards de dollars l'an dernier, un secteur d'emplois essentiel en Arabie saoudite avec les hôtels, les restaurants et tous les services, y compris médicaux, qui gravitent autour de cet événement.

Cet écosystème économique dépasse les frontières de l'Arabie saoudite, avec à travers le monde des milliers de voyagistes spécialisés, qui aujourd'hui se voient obligés de rembourser à leurs clients les sommes engagés.

Mais c'est un risque que l'Arabie saoudite préfère prendre, plutôt que d'associer l'image du pèlerinage à celle d'un gigantesque foyer de contamination mondiale.