
L’Élysée a annoncé, avec "une émotion particulièrement vive", la mort d'un soldat français au Mali, vendredi. Maxime Blasco, un caporal-chef qui avait été distingué par le chef de l’État en juin dernier.
Le caporal-chef Maxime Blasco appartenait au 7e bataillon de chasseurs alpins de Varces (Isère). Il a trouvé la mort, vendredi, lors d’une opération de reconnaissance, indique l'Élysée dans un communiqué.
Un soldat récemment décoré de la médaille militaire
Tôt le matin, un drone Reaper avait repéré un groupe armé d'une dizaine de terroristes dans la forêt de N'Daki de la région de Gossi, à proximité de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, précise vendredi le ministère des Armées. Deux hélicoptères d’attaque ont aussitôt été envoyés sur place. Un groupe d'une trentaine de commandos de la force Barkhane a été déployé au sol et a été pris à partie, selon l'état-major. C’est lors de cette intervention que le militaire a été touché par un tireur embusqué. Très grièvement blessé, le caporal-chef Maxime Blasco a rapidement succombé à ses blessures. Le terroriste a lui aussi été tué, indiquent les militaires français.
La ministre des Armées, Florence Parly, "s’incline avec un profond respect devant la mémoire" du soldat français et salue un "chasseur alpin aguerri" qui est allé "au bout de son engagement pour la France". Le président de la République adresse à sa famille et à ses proches "ses plus sincères condoléances et les assure de la solidarité de la Nation dans ces douloureuses circonstances". Le 18 juin dernier, il avait décoré le caporal-chef de la médaille militaire "pour la valeur exceptionnelle de ses services", car il avait fait preuve d’un grand sang froid lors d’une opération de nuit. Un hélicoptère gazelle avait été touché par des tirs et s’était écrasé. Dans l’hélicoptère, il y avait trois hommes que le caporal-chef avait réussi à sortir le pilote et le co-pilote, tous deux blessés, pour les mettre à l’abri.
52e décès d'un soldat français au Sahel depuis 2013
Le caporal-chef Maxime Blasco est le 52e soldat français mort depuis 2013 au Sahel où les troupes françaises sont engagées dans la lutte contre les groupes djihadistes dans le cadre des opérations Serval puis Barkhane. Le 2 janvier dernier, deux soldats dont une femme, tous deux du 2e régiment de hussards de Haguenau (Bas-Rhin), avaient été tués dans leur véhicule blindé léger (VBL) par un "engin explosif improvisé". Cinq jours avant, trois soldats du 1er régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse (Meuse) avaient été victimes eux aussi d'une bombe artisanale. Ces deux attaques mortelles avaient été revendiquées par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda.
Emmanuel Macron a réaffirmé "la détermination de la France dans son combat contre le terrorisme". Ce nouveau décès intervient alors que Paris a revendiqué la "neutralisation" en août au Mali du chef du groupe jihadiste État islamique au Grand Sahara (EIGS), Adnan Abou Walid al-Sahraoui. Une opération qualifiée de "succès majeur" à l'heure où ses troupes se réorganisent au Sahel pour se concentrer sur la lutte antiterroriste. Mais il intervient aussi dans un contexte tendu entre Paris et la junte au pouvoir à Bamako, laquelle envisage de conclure un contrat avec la société paramilitaire russe Wagner. Un déploiement de ces mercenaires serait "incompatible" avec le maintien au Mali des troupes françaises, qui combattent depuis huit ans les jihadistes au Sahel, a averti le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.
Interrogé sur France Info, samedi matin, Hervé Grandjean, porte-parole du ministère des Armées, explique que l'armée française est encore extrêmement active. "C'est une transformation de l'opération Barkhane, une réarticulation pour s'adapter à la menace, à sa dissémination, précise-t-il. Il y a, en ce moment, des fermetures de bases au nord du Mali, à Kidal, Tessalit, à Tombouctou." La zone où le caporal-chef a perdu la vie est une zone "où il y a malheureusement énormément d'actions terroristes et où la France reste très engagée pour un objectif : éviter que cette zone ne devienne un sanctuaire de terroristes qui pourraient frapper la France". Selon Hervé Grandjean, 5 000 soldats français sont aujourd'hui déployés sur le terrain, "ils devraient être 2 500 à 3 000" d'ici la fin de l'année.