"Des gens savaient et n'ont rien dit" : Paris Match fait de nouvelles révélations sur Nicolas Hulot

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"Des gens savaient et n'ont rien dit" : Paris Match fait de nouvelles révélations sur Nicolas Hulot

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Nicolas Hulot en mai 2011. L'ancien ministre et présentateur de TF1 est accusé d'agressions sexuelles.
Nicolas Hulot en mai 2011. L'ancien ministre et présentateur de TF1 est accusé d'agressions sexuelles.
© Maxppp - Luc Nobout

Une semaine après la diffusion d'une enquête d'Envoyé Spécial, dans laquelle plusieurs femmes accusent Nicolas Hulot d'agressions sexuelles, les révélations s'enchaînent sur le comportement de l'ancien ministre. Paris Match publie à son tour ce jeudi une enquête avec de nouveaux témoignages.

La libération de la parole se poursuit. Jeudi dernier, un reportage d'Envoyé Spécial a été diffusé, dans lequel plusieurs femmes accusent l'ancien ministre et animateur de télévision d'agressions sexuelles. Des révélations qui ont eu l'effet d'une bombe. Elles secouent depuis le parti écologiste. Dans ce contexte, le magazine Paris Match publie ce jeudi, dans son édition de cette semaine, une enquête sur Nicolas Hulot avec de nouveaux témoignages, notamment des proches de l'ex-homme politique.

L'article, de Mariana Grépinet et Anne Jouan, commence par celui d'une ancienne ministre du gouvernement de Lionel Jospin. Son nom n'est pas révélé mais cette dernière déclare que sa fille accuse Nicolas Hulot de l'avoir agressée en 2006, durant la campagne présidentielle. 

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La fille d'une ancienne ministre "se tient prête à témoigner"

"Il lui avait donné rendez-vous chez lui, dans son appartement parisien. Elle ne s'est pas méfiée parce que je le connaissais bien." Selon Paris Match, Nicolas Hulot a essayé de l'embrasser, la jeune femme le repousse mais il la poursuit autour du canapé. La porte est fermée à clé mais la fille de la ministre parvient malgré tout à s'enfuir dans la rue, pieds nus. "Elle était furieuse, elle l'a raconté ensuite en le traitant de pauvre type. Il avait osé lui dire qu'à lui, on ne disait pas non". Enfin, l'ancienne ministre ajoute que sa "fille a été soulagée d'apprendre qu' une enquête a été ouverte. Elle se tient prête à témoigner devant les policiers.

"Des gens savaient et n'ont rien dit" écrivent les deux journalistes expliquant que Pascale Mitterrand, qui a déposé en 2008 une plainte pour viol contre Nicolas Hulot, en a parlé en 1997 "notamment au Festival de photojournalisme, Visa pour l'Image, devant un parterre de photographes, deux mois après les faits ".

Un "coureur" avec "une consommation avérée des femmes"

L'article donne notamment la parole à des personnalités politiques qui connaissent bien l'ancien présentateur de TF1 ou qui l'ont côtoyé régulièrement. À commencer par Audrey Pulvar, ancienne présidente de la Fondation Nicolas Hulot. "Je savais que Nicolas était un homme à femmes qui draguait tout ce qui bougeait". L'actuelle adjointe à la mairie de Paris explique également avoir elle-même, avant sa nomination à la fondation, avoir été confrontée à "une phase de drague lourde" à laquelle elle a rapidement mis fin.

De son côté, une ancienne conseillère au ministère de la transition écologique évoque un "coureur" avec "une consommation avérée des femmes". D'après Paris Match, alors ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot "refuse tous les dîners que son cabinet lui propose. Il réserve ses soirées à des rendez-vous privés". Une de ses anciennes collaboratrices ajoute également "qu'il faisait venir des femmes les unes après les autres". 

Un comportement connu au sein des Verts ? 

"On savait qu'il y avait un problème avec lui. On ne voulait pas qu'il revienne chez nous. On voulait surtout qu'on arrête d'en faire un modèle de l'écologie politique" déclare ainsi la porte-parole EELV pour l'Ile de France, Raphaëlle Rémy-Leleu. "Tout le monde savait qu'il y avait un problème avec Hulot" reconnaît de son côté Pauline Lavaud, contactée par l'hebdomadaire. La militante écologiste explique d'ailleurs avoir été écartée en juin 2011 de la campagne des Verts car elle "excitait trop" Nicolas Hulot. 

Même au sein de certains médias, le comportement du présentateur d'Ushuaïa était connu. "On disait aux filles de faire attention" explique d'ailleurs une journaliste politique. Interrogés par le magazine, ces proches réfutent le fait d'avoir été au courant et de ne pas avoir agi. C'est le cas par exemple de Jean-Paul Besset, ancien député européen écologiste et proche de Nicolas Hulot. "Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu des suspicions sur ses comportements. Il y a toujours eu des choses de ce point de vue là mais je n'ai jamais eu connaissance ou constaté de déviance prédatrice ni de violence. Si j'en avais été témoin, j'aurais coupé toute relation." 

L'ancienne ministre de l'environnement, Corinne Lepage "jure n'avoir jamais rien su", avant d'ajouter sans donner de nom, "j'en ai entendu sur d'autres hommes politiques dont on n'a, pour l'instant, jamais parlé." Selon Paris Match, Nicolas Hulot est actuellement chez lui à Saint-Lunaire, en Bretagne, avec sa famille.