Des intellectuels français musulmans critiquent l'organisation actuelle de l'islam de France

Ils signent ce dimanche une tribune dans le JDD et proposent de réformer le CFCM, rappelant qu'aujourd'hui les musulmans de France sont à 75% français
Ils ne peuvent plus se taire, "la situation actuelle est intolérable", écrivent-ils. Une quarantaine de français musulmans signe ce dimanche une tribune dans le Journal du Dimanche : " Nous, Français et musulmans, sommes prêts à assumer nos responsabilités"
Ils sont dirigeants d'entreprises, professeurs, avocats ou artistes et critiquent l'organisation actuelle de l'Islam de France "qui n'a aucune prise sur les événements" selon eux. Dans leur viseur, le Conseil français du Culte Musulman, qui serait dépassé par les événements et qu’ils veulent réformer puisque pour eux, "le CFCM est dirigé par une génération qui a fait son temps.
Ces intellectuels veulent que leurs représentants soient Français car, écrivent-ils, l’organisation actuelle "avait probablement un sens quand les musulmans étaient des immigrés. Or, aujourd'hui, les musulmans de France sont à 75% français". Ils veulent rétablir aussi une fondation pour l'islam de France qui serait responsable du financement des mosquées, former et salarier des imams. Et, expliquent-ils, qui saurait s’adresser aux jeunes musulmans "avec les moyens de production les plus modernes et les techniques de diffusion des idées et des informations les plus efficaces pour mener enfin la bataille culturelle contre l'islamisme radical".
"Mais, où êtes-vous ? Que faites-vous ?"
Ces intellectuels pour lesquels la religion est une affaire privée dans un pays laïc, ont donc décidé de prendre la parole en tant que musulmans, car expliquent-ils, en tant que Français ils doivent "répondre à l'interpellation de la société française qui nous dit : "Mais, où êtes-vous ? Que faites-vous ?".
Le risque de fracture entre les Français est chaque jour plus important, "n ne peut plus rester silencieux avec les horreurs qu’on vit depuis plusieurs mois, explique Nadir Saïfi, juriste, l’un des signataires de cette tribune.
Nadir Saifi
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Pour Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman, il n'est pas opportun de s'engager dans une énième réforme du CFCM. Il faut plutôt se concentrer sur le vrai problème : la prévention de la radicalisation.
Anouar KBIBECH / CFCM
53 sec