Des propriétaires français abusés par la banque islandaise Landsbanki
Par Fiona Moghaddam, Jean-Philippe Deniau
Ce mardi s’ouvre le procès de la banque Landsbanki, accusée d’avoir escroqué plusieurs centaines de propriétaires il y a une dizaine d’années.
Jusqu’au 24 mai, le tribunal correctionnel de Paris examine l’affaire de la banque islandaise Landsbanki, accusée d’avoir ruiné plusieurs centaines de petits épargnants.
En 2008, la banque alors au bord de la faillite, fait signer à des emprunteurs des offres de prêts alléchantes mais qui entraînent le placement de leurs maisons sous hypothèque. Les propriétaires obtiennent ainsi un prêt correspondant à la valeur de leur appartement ou maison et d’au moins 500 000 euros, à condition de gager auprès de la banque leur propriété.
Un manque d'information reprochée à la banque
Les plaignants estiment ne pas avoir été informés des risques financiers de l’opération. La plupart d’entre eux a tout perdu. Pour l’avocat de plusieurs des victimes, maître Eric Morain, "les victimes considèrent avoir été volées, elles ont accepté de mettre leur maison en garantie, c’était la contrepartie d’un prêt mais toutes ces opérations ont été faites dans un temps extrêmement court. En 18 mois, on est passé d’une confiance absolue des emprunteurs à un interlocuteur qui était en liquidation. C’est un drame pour beaucoup, il y en a même certains qui ont tenté de se suicider et d’autres qui ont perdu leur maison."
Le juge d’instruction estime que les emprunteurs n’ont pas été suffisamment informés des risques qu’ils prenaient, ni de la mauvaise santé financière de l’établissement. Et qu’ils ont donc été trompés.
Des centaines de propriétaires concernés, dont Enrico Macias
Parmi les emprunteurs, le chanteur Enrico Macias, qui avait besoin de quelques centaines de milliers d’euros pour effectuer des travaux dans sa villa de Saint-Tropez. Aujourd’hui, les liquidateurs de Landsbanki lui réclament aujourd’hui plus de 25 millions d’euros. Il n'y a pas que des riches propriétaires qui ont été séduits par ces prêts, par exemple, un retraité qui touche une pension de moins de 1 000 euros par mois est également concerné, ainsi que le propriétaire d'une salle de gym.
9 hommes et une personne morale comparaissent. Ils encourent jusqu’à cinq ans de prison et 375 000 euros d’amende. Si la banque est reconnue coupable, les épargnants pourront espérer ne pas perdre leur maison.
► ÉCOUTER | Le reportage de Jean-Philippe Deniau
La banque Landsbanki est jugée à partir de ce mardi par le tribunal correctionnel de Paris
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