Disparition d’Angelo Badalamenti : retour sur cinq bandes originales indispensables

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Disparition d’Angelo Badalamenti : retour sur cinq bandes originales indispensables

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David Lynch, Julee Cruise et Angelo Badalamenti à New York, le 25 octobre 1989
David Lynch, Julee Cruise et Angelo Badalamenti à New York, le 25 octobre 1989
© Getty - Michel Delsol / Contributeur

Le compositeur d’origine sicilienne s’est éteint mardi à l'âge de 85 ans. Il laisse derrière lui une œuvre singulière et mystérieuse. Retour sur cinq de ses bandes originales, où l’ombre de David Lynch n’est jamais très loin.

C’est durant son adolescence à Brooklyn qu’Angelo Badalamenti développe des aptitudes au piano. Il accompagne ainsi durant l’été, des chanteurs dans des stations balnéaires des Montagnes Catskill. Diplomé de la Manhattan School of Music en 1960, il compose et arrange des chansons pour Shirley Bassey et Nina Simone. A partir du début des années 70, il signe des musiques de films sous le pseudonyme d’Andy Badale, mais c’est sa rencontre avec le réalisateur David Lynch au milieu des années 80 qui va le faire connaître du grand public.

Blue Velvet (1986)

C’est au départ pour donner des cours de chant à Isabella Rossellini, muse à la scène comme à la ville de David Lynch, que le réalisateur fait appel à Angelo Badalamenti. L’entente se passe tellement bien qu’il signera finalement la bande originale du film. Sorti en 1986, Blue Velvet est nourri par les fifties américaines, celles de la jeunesse du réalisateur, mais aussi celles du compositeur. Badalamenti écrit ce thème central qui rappelle les compositions de Bernard Hermann : une mélodie simple et des arrangements en clair-obscur qui colle à la perfection à cette intrigue entre film noir et délire paranoïaque.

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Twin Peaks (1990)

Souvent copié, jamais égalé, la bande originale de Twin Peaks reste pour beaucoup le chef d’œuvre d’Angelo Badalamenti, faisant de sa musique une pièce centrale dans l’ambiance si particulière de la série télévisée. Au-delà du célèbre thème, Badalamenti trace également deux axes qui feront sa signature. D’un côté, une musique ambient synthétique, vaporeuse qui lorgne vers les abysses, et de l’autre, des compositions jazz sombre et hautement sensuel.

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Lost Highway (1997)

Film crépusculaire s'il en est, Lost Highway, sorti en 1997, reste un des sommets de la collaboration entre Lynch et Badalamenti. On y suit (au début en tout cas), un saxophoniste (interprété par Bill Pullman) fiévreux et jaloux. Une bonne occasion pour Badalamenti de partager sa passion pour le jazz, notamment à travers un titre, « Red Bats with Teeth », mais aussi d’aller encore plus loin dans des territoires synthétiques hantés et extatiques via des plages musicales comme « Fred’s World ». Sur la bande originale, la présence de Trent Reznor, des Smashing Pumpkins, de Bowie (période rock industriel) et même de Marilyn Manson ne dénotent pas avec la noirceur des arrangements du compositeur.

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Une Histoire Vraie (1999)

Autre film, autre exercice de style. Pour cet autre long métrage de Lynch qui suit le road trip en tondeuse à gazon d’Alvin Straight de Laurens dans l'Iowa à Mount Zion dans le Wisconsin, Angelo Badalamenti étonne sur cette bande originale et prouve qu’il peut s’adapter à une esthétique visuelle complétement autre. Avec Une histoire Vraie, le compositeur met en musique les grands espaces américains grâce à une musique country lumineuse et bucolique à 10 000 lieux des synthés anxiogènes de ses précédentes productions. Chapeau.

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La Cité des Enfants Perdus (1995)

En 1993, séduit par son travail sur la bande originale de Twin Peaks, Jean-Pierre Jeunet fait appel au compositeur d’origine sicilienne pour mettre en musique La cité des enfants perdus. L’ambiance fantastique du film va inspirer Angelo Badalamenti qui signe une bande originale entièrement orchestrale entre folklore et romantisme russe qui n’est pas sans rappeler celle de Tchaïkovski (si si). Moins connu que ses précédents travaux au côté de Lynch, cette bande originale n’en reste pas moins l’une des plus ambitieuses. Jeunet refera appel au compositeur dix ans plus tard pour son film Un long dimanche de fiançailles.

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À réécouter : Isabella Rossellini
Eclectik
47 min