Disparus d’Orvault : retour sur le déroulé des faits

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Disparus d’Orvault : retour sur le déroulé des faits

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Le beau-frère de la famille et son épouse devraient être placés en détention provisoire
Le beau-frère de la famille et son épouse devraient être placés en détention provisoire
© AFP - Loïc Venance

Le procureur de la République de Nantes a livré ce lundi de nouveaux éléments sur ce que l’on sait de la mort de la famille Troadec, après les aveux du beau-frère dimanche.

Qu’est-il réellement arrivé à Pascal et Brigitte Troadec, et à leurs enfants Charlotte et Sébastien, dans la nuit du 16 au 17 février dernier ? Après les aveux du beau-frère de Pascal Troadec, qui a affirmé dimanche lors de sa garde à vue être l’auteur de ce quadruple meurtre, le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès a pris la parole ce lundi après-midi.

“Le parquet de Nantes a saisi les juges d’instruction par un réquisitoire supplétif” pour les informer de nouveaux faits au sein de l’information judiciaire déjà ouverte, a déclaré le procureur qui explique que les chefs d’assassinat et de délit d’atteinte à l’intégrité d’un cadavre ont été relevés contre Hubert Caoussin, le beau-frère passé aux aveux. Lui et son épouse, la soeur de Pascal Troadec, vont être mis en examen et placés en détention provisoire.

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Lors de sa conférence de presse lundi, le procureur a développé le déroulé présumé des faits - sans pour autant révéler les détails des scènes correspondant aux crimes et délits pour lesquels il est poursuivi.

Jeudi 16 février

Le soir de ce jeudi, Hubert Caoussin se rend au domicile de son beau-frère Pascal Troadec, qu’il soupçonne d’avoir illégalement récupéré des pièces d’or au moment d’une succession. Il écoute au stéthoscope contre les murs pour entendre ce qu’il se passe l’intérieur de la maison. Puis y pénètre et se cache dans la buanderie. Une fois tous les membres de la famille couchés, il sort de la buanderie pour récupérer une clé sur un meuble.

Alertés par un bruit, Pascal et Brigitte Troadec descendent au rez-de-chaussée et tombent nez à nez avec Hubert Caoussin. S’en suit une “altercation dans des conditions qui restent à préciser” selon le procureur. Mais il semble qu’Hubert Caoussin ait pu s’emparer d’un pied-de-biche qu’avait pris Pascal Troadec avec lui par méfiance. C’est cette arme qui aurait servi aux crimes, explique Pierre Sennès, qui n’a pas donné plus de détails - précisant toutefois que les faits avaient été “d’une grande violence”

Vendredi 17 février

Hubert Caoussin ne quitte la maison de la famille Troadec qu’au petit matin du vendredi 17 février. Quand il rentre chez lui, il prévient son épouse Lydie, la soeur de Pascal. Le soir même, il revient au domicile des Troadec pour nettoyer les lieux.

Samedi 18 février

Le soir du 18 février, Hubert Caoussin revient au domicile des Troadec, une troisième fois. Il manoeuvre la voiture du fils, Sébastien, qu’il fait entrer dans le garage en marche arrière afin de charger les corps dans le coffre. “Pendant deux à trois jours, il va s’efforcer de faire disparaître les corps”, a déclaré le procureur, qui a ensuite confirmé que les cadavres des quatre membres de la famille avaient probablement été démembrés, puis brûlés ou enterrés. Il a également précisé lors de sa conférence de presse que l'enjeu pour les enquêteurs sur le terrain était désormais d'essayer de déterminer où les corps ont pu être enterrés.

Autour du 20 février

Hubert Caoussin et son épouse nettoient la voiture qu'ils avaient subtilisée devant la maison des Troadec. Ils déposent ensuite "un peu au hasard" la voiture à Saint-Nazaire, selon le procureur, "pour orienter les fouilles vers le port".

Jeudi 23 février

La sœur de Brigitte Troadec, qui ne parvient à contacter aucun membre de la famille depuis plusieurs jours, donne l'alerte à la police. Les enquêteurs arrivent immédiatement au domicile de la famille, à Orvault, et y trouvent des effets personnels et des tâches de sang. Ils constatent que la voiture du fils Sébastien a disparu. Les soupçons se portent notamment sur celui-ci, qui s'était ouvert sur les réseaux sociaux de désaccords avec son père.

Samedi 25 février

Dans un communiqué de presse, le parquet de Nantes annonce l'ouverture d'une enquête pour "homicides volontaires, enlèvements et séquestrations" après cette disparition inquiétante. Cela fait plus d'une semaine qu'aucun membre de la famille n'a donné signe de vie. Le père, qui aurait dû reprendre le travail le vendredi, n'a pas donné signe de vie à ses employeurs.

Mercredi 1er mars

Après plusieurs jours d'enquête, un pantalon est retrouvé contenant la carte vitale de Charlotte Troadec... près de Brest, à 300km de Nantes, par une joggeuse. La gendarmerie du Finistère procède à un quadrillage de la zone pour tenter de retrouver sa trace, sans succès.

Jeudi 2 mars

La voiture de Sébastien Troadec est retrouvée, cette fois-ci à Saint-Nazaire. Dans le secteur autour de l'endroit où a été retrouvé le pantalon de Charlotte Troadec (à quelque 250km de Saint-Nazaire), les enquêteurs retrouvent également un manuel scolaire appartenant au père de famille, et un drap. Les enquêteurs soupçonnent "un jeu de piste", une diversion menée par l'auteur du crime.

C'est dans la voiture de Sébastien que les enquêteurs identifient des traces d'ADN qui sont celles d'Hubert Caoussin. Celui-ci, entendu dès le début de l'enquête, avait assuré ne pas avoir eu de contact avec la famille de son beau-frère depuis des années. Lui et sa compagne sont placés en garde à vue dimanche 5 mars au matin, et passés aux aveux quelques heures plus tard.

Affaire Troadec : les lieux, les dates, les faits
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