Djihadisme : pourquoi la mort d'Abdelmalek Droukdel, le chef d'Aqmi, est une étape importante

Publicité

Djihadisme : pourquoi la mort d'Abdelmalek Droukdel, le chef d'Aqmi, est une étape importante

Par
Abdelmalek Droukdel a été tué dans un opération militaire française le 3 juin 2020
Abdelmalek Droukdel a été tué dans un opération militaire française le 3 juin 2020
© Radio France - Thomas Coex

Tué mercredi dernier par les forces françaises, le leader d'Al-Qaida au Maghreb islamique était une cible stratégique majeure dans la lutte contre le terrorisme dans la région. Frédéric Barbry, porte-parole de l'État-major des armées, raconte à France Inter comment il a été "neutralisé" et ce que ça change sur place.

FRANCE INTER : Dans quelles circonstances a été tué Abdelmalek Droukdel ?

FRÉDÉRIC BARBRY : "L'opération s'est déroulée au nord des Adras, à 80 km à l'est de la ville malienne de Tessalit. Elle a été réalisée conjointement avec un module composé d'hélicoptères de troupes au sol, appuyés par une composante aviation. Outre la neutralisation de l'émir Droukdel, on a pu neutraliser également Toufik Chaïb, un haut cadre d'Aqmi chargé de la coordination et de la propagande de l'organisation. C'est une opération qui est importante pour nous puisqu'elle marque un succès important dans la lutte contre les groupes armés terroristes, et elle porte un coup sévère à cette organisation. C'est une opération majeure qui a été couronnée de succès."

Publicité

Une opération pendant laquelle la France a également arrêté un djihadiste...

"Au cours de cette opération, un terroriste s'est rendu. Pour l'instant, on ne communique pas sur son identité. Il saura où il est rendu à la justice. Ce sera intéressant notamment en termes d'exploitation de renseignements. Il devrait logiquement et normalement être remis à la justice malienne.

Cela porte un coup extrêmement sévère à cette organisation Aqmi, qui est aussi à mettre en regard de l'autre succès très intéressant que la force Barkhane a connu le 19 mai dernier, au cours d'une autre opération héliportée avec les forces françaises de l'opération Barkhane, qui ont pu capturer, sans échange de feu, un cadre majeur de l’EIGS [État islamique dans le Grand Sahara, NDLR]."

Est-ce le signe que l'opération menée par l'Armée française dans la région porte ses fruits ?

"Depuis le sommet de Pau, on a vu un accroissement de la force Barkhane. On est passé de 4500 à 5100 hommes. Ça nous a permis véritablement, d'accroître la pression sur les terroristes, de leur dénier toute sanctuarisation de logistique, toute liberté de mouvement. Mais cela montre également, avec cette opération du 3 juin, qu'outre l'effort principal dans la région des Trois frontières, la force Barkhane, avec le soutien de ses partenaires, est capable d'agir et d’œuvrer quel que soit l'endroit du territoire.

Il n'y a pas de victoire : le chemin est encore long. On s'inscrit véritablement dans une approche globale, mais c'est un succès dont on peut légitimement se réjouir."