"Eden", la nouvelle série d'Arte : quand la fiction s'inspire de l'actualité

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"Eden", la nouvelle série d'Arte : quand la fiction s'inspire de l'actualité

Par
Eden
Eden
- Pierre Meursau

"Eden" est une série européenne qui aborde le thème de l'accueil des réfugiés à travers cinq trajectoires. Une mini série en six épisodes dans laquelle on retrouve Sylvie Testud et dont vous découvrirez les trois premiers épisodes ce 2 mai sur Arte.

L'histoire : sur une plage grecque, des touristes profitent de leurs vacances quand un canot pneumatique vient s’échouer. Une cinquantaine de réfugiés débarquent et fendent la foule médusée, avant de prendre la fuite. Cet événement va bouleverser les destins d’une galerie de personnages : une famille allemande accueillant un réfugié sous son toit, un jeune migrant nigérian en cavale, une directrice française d’une société privée gérant des camps de réfugiés, un agent de sécurité grec rongé par la culpabilité, une famille syrienne demandant l’asile politique à Paris.

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"Eden" sous le feu des critiques

Sélectionnée au dernier festival Série Mania, la série y a été présentée. Benoît Lagane, journaliste spécialisé dans les séries, y était et nous racontait le festival jour après jour - il était à la projection de présentation d'Eden et a invité d'autres critiques à la juger : Marianne Béhar de l’Humanité, Cédric Melon de Télé Cable Satellite Hebdo, Pierre Langlais de Télérama et Perrine Quennesson de Première et Trois Couleurs.

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Marianne Béhar : "J'ai été très touchée. Je suis tout de suite rentrée dedans. J'aime bien cette idée d'être à hauteur des personnages. 

C'est le sujet du XXIe siècle, la crise migratoire. 

J'aime bien ce récit choral. J'aime bien l'idée que nos destins sont tous liés. Je sais qu'il y a une forme de lenteur, mais ça me plait cette espèce de nonchalance dans la manière dont les choses se passent, parce que c'est la vie."

Pierre Langlais : Sur le papier, c'est extrêmement casse-gueule, parce qu'il y a cette volonté d'aborder une thématique d'actualité politique sociétale et ça peut aller vers quelques chose de très rigide et de très explicatif, de très démonstratif et en l’occurrence les personnages pour la plupart prennent chair assez vite. Notamment grasse à leur interprétation.

Il y a un gros sac à dos sur les épaules de cette série, mais ça ne l’empêche pas de marcher d'un pas assez décidé

Alors oui, il y a des ressorts narratifs. Moi, c'est ce qui m’embête un peu. Il y a des ressorts pseudo criminels qui rajoutent de la tension. On n'en avait pas besoin en fait. Le drame que vivent ces personnages se suffit à lui-même.

Cédric Melon : Je ne suis pas rentré dedans parce que la moitié des personnages sont de profonds idiots : le fils allemand, le douanier grec… Et les autres sont antipathiques.

Moi j'ai fait un 'Edenxit'. Je suis sorti.

Je ne comprends pas pourquoi on fait une série comme ça à part le sujet qui nous concerne tous, c'est bouleversant et c'est épouvantable, mais je ne comprends pas les enjeux qu'il rajoute à l'intérieur. Il y a différents personnages de lignes narratives qui vont se rejoindre. À la fin du premier épisode je ne savais pas où ça allait aller et surtout je n'avais pas envie d'y aller. Je trouve que c'est trop caricatural. Je vois les choses venir de très très loin. À la limite il vaut mieux faire un documentaire.

Perrine Quennesson : La composition à étage de la série où on voit la crise migratoire sous plein de prismes différents, ça m'intéresse. Cette idée qu'on n'est pas que d'un seul point de vue. En revanche j'ai été un peu perturbée parce qu'en moins de 40 minutes, j'ai eu l'impression qu'on m'avait introduit 50 personnages. Ce qui fait qu'au bout d'un moment je me suis dit que je n'arriverai à m'attacher à aucun fil narratif, à aucune personne. Je pense qu'il y a certaines histoires qui auraient pu s'accrocher au fur et à mesure et pas forcément dès le départ.

Ecoutez l'intégralité des échanges entre nos critiques :

Le tout de table des critiques : Eden

15 min

Changement de registre pour Dominik Moll

Habitué des atmosphères étranges, flirtant volontiers avec le film de genre, le réalisateur Dominik Moll change de registre avec Eden.

Dominik Moll et Joshua Edoze sur le tournage d'Eden
Dominik Moll et Joshua Edoze sur le tournage d'Eden
- Pierre Meursaut

"Ce qui m'a poussé à accepter de travailler sur cette série, c'était aussi le défi de m'attaquer à un sujet sociétal et géopolitique d'une telle importance. Ce qui fait un peu peur aussi parce qu'on se pose toujours la question de la légitimité.

On se dit que c'est impossible de traiter un tel sujet de manière exhaustive. À partir du moment où je me suis dit : il faut le traiter à travers des histoires individuelles, par des destins individuels et mettre en avant l'humain et l'émotion tout en inscrivant ça dans la fiction, ça m'a donné envie de m'y attaquer.

Ce qui était très important dès le début, c'était que l'on soit documenté et qu'on sache de quoi on parle et qu'en même temps, on fasse de la fiction.

Écoutez Dominik Moll avec Benoit Lagane et Renan Cros lors du festival série Mania

Dominik Moll change de registre avec Eden

16 min

Dominik Moll était également invité, plus récemment, de Dorothée Barba dans L'Instant M. Extrait :

Je ne dirais pas que c'est une série SUR la crise des migrants, mais une série qui a pour cadre la crise des Migrants

L'INSTANT M - "Eden" : la crise migratoire entre réalité et fiction

19 min

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