En 1910, alors que Clémenceau venait de créer ses Brigades du Tigres, Edmond Locard posait les fondamentaux de la criminalistique.
Attention, surdoué !
Elève brillant, à 17 ans Edmond Locard passe, et réussit, un double bac, lettres et sciences. A l'époque, il parle 11 langues !
Puis, il se cherche un peu, commence des études de droit pour finalement s'orienter vers la médecine. Il est l'élève d'Alexandre Lacassagne, le fondateur de l'anthropologie criminelle. Reçu médecin en 1902, il devient l'assistant de Lacassagne et travaille parallèlement avec d'autres grands pionniers de la police scientifique.
En 1910, il créé donc le premier laboratoire de police et l'installe dans les combles du Palais de justice de Lyon.
Edmond Locard :
Nul ne peut agir avec l'intensité que suppose l'action criminelle sans laisser des marques multiples de son passage. Par une action inverse, il a emporté sur son corps ou sur ses vêtements les indices de son séjour ou de son geste.
La méthode de Locard est simple : appliquer aux problèmes policiers les principes des recherches scientifiques de la médecine légale. Il développe ainsi la dactyloscopie, autrement dit l'étude des empreintes digitales, la balistique, la toxicologie, l'identification des écritures...
Ecoutez -le interrogé par Léon Zitrone en 1954
Edmond Locard interrogé par Léon Zitrone en 1954
1 min
Le colonel François Heulard, chef de la division criminalistique physique chimie de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale était l'invité de Fabienne Chauvière dans Les Savanturiers :
Il faut être très curieux pour exercer notre métier
"Les propos d'Edmond Locard restent extraordinairement d'actualité" explique-t-il. Et si aujourd'hui on parle plus d'ADN que d'empreintes digitales, le principe reste le même : une infinie variété de traces à rechercher.
Même si le traité de Police Scientifique d'Edmond Locard (Un pavé en sept volumes) a longtemps fait autorité, les techniques et les équipements ont évidemment évolué, avec notamment des laboratoires mobiles.
Le colonel François Heulard, chef de la division criminalistique physique chimie de l’institut de recherche criminelle
1 min
Les analyses ADN ont changé beaucoup de choses pour les enquêteurs. L'ADN est devenu la reine des preuves, à la place de l'aveu, mais l'ADN ne fait pas tout
Le colonel François Heulard, chef de la division criminalistique physique chimie de l’institut de recherche criminelle
24 sec
Edmond Locard était aussi un défenseur de la coopération policière internationale. Cette idée est notamment à l'origine d'Interpol.
►►►POUR ALLER + LOIN | L'exposition "Les sciences du crime" au musée de la Gendarmerie Nationale à Melun