Égypte : comment la chanson "Irhal" est devenue le cri de ralliement des manifestants de la place Tahrir

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Égypte : comment la chanson "Irhal" est devenue le cri de ralliement des manifestants de la place Tahrir

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Manifestation contre le régime en place, le 6 février 2011 au Caire
Manifestation contre le régime en place, le 6 février 2011 au Caire
© Getty - Michael Robinson Chavez

PROTEST SONGS | 5/8 Tout l'été France Inter part à la découverte de la bande-son des mouvements de contestation à travers le monde. Ce matin, retour en arrière et direction l’Egypte, où il y a dix ans démarrait le mouvement des Printemps Arabes. Une chanson symbolise aujourd’hui encore ce moment historique.

Janvier 2011. Le peuple égyptien se soulève pour réclamer le départ d’Hosni Moubarak. Sur la place Tahrir du Caire, épicentre de la contestation, un étudiant s’avance, guitare à la main. Ramy Essam a bricolé une chanson à partir des slogans entendus dans les manifs. Elle s’appelle "Irhal". Autrement dit : "Dégage" ! 

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Trop populaire aux yeux du régime

Quelques accords rudimentaires, des paroles simples et directes, adressées sans détour au président Moubarak. Irhal devient illico le cri de ralliement des Egyptiens, et bientôt de tout le Moyen Orient, alors en plein soulèvement. 

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Pour Ramy Essam, la belle aventure va tourner court. Devenu très populaire, trop aux yeux des nouvelles autorités égyptiennes qui reprennent le pays en main, il fait partie des activistes arrêtés et torturés par l’armée peu après la chute de Moubarak. Contraint à l’exil, il trouve refuge en Suède où il bénéficiera pendant trois ans d’un programme d’accueil pour musiciens menacés dans leur pays. 

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Depuis, Ramy Essam n’a jamais pu rentrer en Egypte, où ses amis et collaborateurs sont toujours pourchassés : le réalisateur Shady Abash, qui a signé l’un des clips, a même été retrouvé mort en prison l’an passé. Reste cette chanson, devenue le symbole de tout un peuple, qui est passé en l’espace de quelques années de l’espoir à la désillusion.