
Alors que Joe Biden a été proclamé 46e président des États-Unis samedi 7 novembre, le sortant Donald Trump n'accepte toujours pas sa défaite. Il restera pourtant l'un des trois présidents en poste à ne pas avoir été réélu pour un second mandat. Il laisse un pays très divisé. Retour sur ses 4 années de présidence.
Donald Trump restera surement dans l'histoire comme le président qui a cassé les codes, bousculé les traditions, et a réussi à prendre le dessus sur un parti républicain qui n'était pas allié à sa cause au départ. Il a ainsi réussi le tour de force de gagner la présidentielle de 2016 et s'est imposé à la Maison Blanche comme le président qui voulait "nettoyer le marécage" (drain the swamp) à Washington.
On retiendra aussi de ce 45e Président des États-Unis une frénésie à vouloir communiquer, et si possible le plus rapidement possible, d'où un nombre insensé de tweets.
Donald Trump devient le 45e Président des États-Unis
Le 20 janvier 2017, Donald Trump prête serment sur la bible aux côtés de son épouse Melania et de son plus jeune fils Barron.

Donald Trump a été élu 45e Président des États-Unis en novembre 2016 en battant Hillary Clinton. La démocrate avait pourtant remporté le vote populaire avec 65 853, 625 voix (48%). Mais Donald Trump avait alors obtenu le nombre de grands électeurs nécessaire (306 contre 232 pour Clinton), malgré ses 45,9% de votes.
La passation de pouvoirs avec Barack Obama
Barack Obama, en poste de 2009 à 2016 passe le pouvoir à son successeur Donald Trump le 20 juin 2017 après la cérémonie d’inauguration à Washington.

Donald Trump avait plusieurs fois pensé se présenter à la présidence par le passé. Mais il aurait pris sa décision en 2011 à la fin du dîner des correspondants à la Maison Blanche. Ce soir-là, le président Barack Obama l’a raillé pour avoir mis en doute sa nationalité américaine (Donald Trump était en effet en première ligne du mouvement des "birthers", des conspirationnistes affirmant que Barack Obama n’était pas légitime car il était né au Kenya. Obama avait alors du produire son certificat de naissance afin de prouver qu’il était bien né à Hawaï, aux États-Unis, le 4 août 1961). Donald Trump, humilié devant toute une salle hilare, aurait décidé de faire de Barack Obama sa cible personnelle.
Le ballon Baby Trump, pleurnicheur et en colère, survole Londres
Le 13 juillet 2018 en Grande-Bretagne, un ballon géant représentant un bébé Donald Trump est lancé au-dessus du Parlement à Westminster lors d’une manifestation contre la visite du Président américain, notamment pour protester contre ses actes envers les femmes et sa politique en matière d’immigration.

Il est dépeint comme un bébé en colère, qui pleure, téléphone en main. Baby Trump Balloon a ensuite volé au-dessus de plusieurs villes américaines mais aussi en France.
Donald Trump veut son défilé militaire... et il l'aura !
Emmanuel Macron a invité Donald Trump et son épouse Melania à venir assister aux cérémonies du 14 juillet à Paris à l’occasion du centième anniversaire de l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale.

À son retour aux États-Unis, le président américaine déclare vouloir lui aussi organiser un défilé militaire pour la fête nationale des États-Unis.

Le 4 juillet 2019, Donald Trump assiste ainsi à sa parade militaire américaine "Salute to America" (hommage à l’Amérique). Tanks, hélicoptères, patrouille aérienne, feux d’artifice et uniformes sont au rendez-vous à Washington, sous une pluie battante.
Au lendemain de violences à Charlottesville, il ne condamne pas les milices d'extrême droite
Le 12 août 2017, Donald Trump s’adresse à la presse après de violents événements survenus à Charlottesville en Virginie. La veille, des milices d’extrême-droite ont manifesté contre la destruction d’une statue du général Lee. Des contre-manifestants sont également descendus dans les rues. Une jeune militante pacifique des droits civiques a été tuée.

Il ne condamne pas la violence des nationalistes blancs et affirme qu’ "il y a des gens bien des deux cotés". Cette déclaration lui fera perdre de nombreuses voix républicaines modérées lors de l’élection présidentielle de 2020.
Le 11 octobre 2018, Donald Trump reçoit Kanye West à la Maison Blanche
Le célèbre rappeur Kanye West, époux de la star de télé-réalité Kim Kardashian, déclare son admiration pour Donald Trump et déclare son soutien. Il le rencontre dans le bureau ovale à la Maison blanche, le 11 octobre 2018, casquette Make America Great Again sur la tête, devant les photographes.

Mais en 2020, Kanye West annonce qu’il se présente à la présidentielle et que son soutien à Donald Trump était feint. Il ne peut se présenter que dans 12 États (sur 50) et obtient 60 000 voix. Il annonce qu’il va lancer une nouvelle campagne "Kanye 2024";
Les mystérieuses relations de Donald Trump avec Vladimir Poutine
Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine ont entretenu des relations chaotiques depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.

La Russie est soupçonnée d’avoir facilité l’élection de l’homme d’affaires en 2016. Depuis, les déclarations de Donald Trump envers la Russie sont parfois déroutantes et contradictoires.
Donald Trump, premier président américain à se rendre en Corée du Nord
Donald Trump rencontre le leader Kim Jong-un pour la première fois le 12 juin 2018 à Singapour.

Depuis, Donald Trump est devenu le premier président américain à mettre un pied en territoire nord-coréen. En effet, les deux hommes se rencontrent de nouveau en en zone démilitarisée entre les deux Corée. Mais Donald Trump raccompagne ensuite Kim Jong-un et franchit alors la frontière nord-coréenne pour quelques pas.
Sommet du G7 à Biarritz en 2019
26 août 2019, le sommet du G7 se tient à Biarritz : Emmanuel Macron et Donald Trump participent à la conférence de presse de conclusion.

Le sommet du G7 2019 a eu lieu du 24 au 26 août 2019 à Biarritz. Cette fois encore, la Russie n'est pas présente, en raison de son exclusion du G7 depuis la crise de Crimée de 2014. Emmanuel Macron a rencontré à deux reprises Mohammad Javad Zarif pour tenter de sauvegarder l'accord sur le nucléaire iranien.
Quelques mois après pourtant, la crise américano-iranienne de 2019-2020 prend une tournure dramatique avec des attaques de part et d'autre, faisant des morts notamment en Irak. Le 3 janvier 2020, un drone américain mène une frappe ciblée près de l'aéroport international de Bagdad et tue le général iranien Qassem Soleimani.
Donald Trump est une bête de scène
Tous les observateurs reconnaissent à Donald Trump la capacité à dire ce qu’il pense dès qu’il le souhaite. Ils lui reconnaissent aussi une vraie énergie en meetings, lorsqu’il va au devant de ses supporters. Les derniers jours de la campagne présidentielle, et alors qu’il sortait de convalescence après avoir contracté la Covid-19, il a parcouru de très nombreux États pour rallier ses troupes. La veille de l’élection, il a parcouru cinq États en 24 heures !

Ici, en meeting le 26 novembre 2019 en Floride, état qu’il a finalement remporté. Il est d’ailleurs devenu officiellement un habitant de l’État de Floride, déclarant sa propriété de Mar-a-Lago comme étant sa résidence..
Le tournant du coronavirus
Au Forum économique mondial de Davos en janvier 2020, Donald Trump déclare qu'il n'est pas inquiet au sujet de la crise. "Nous le maîtrisons totalement" dit-il à CNBC.
L'administration Trump déclare le 31 janvier une urgence de santé publique aux USA en raison du coronavirus et empêche la plupart des gens qui ont voyagé en Chine de revenir dans le pays. Le 2 février, le président apparaît très confiant et dit : "Nous nous en sommes débarrassés". Donald Trump apparaît toujours confiant, faisant lui-même des suggestions "médicales" lors de ses conférences de presse comme injecter des produits ménagers aux patients.
Mais en septembre, le journaliste Bob Woodward révèle avoir eu, dans l'année, plusieurs entretiens avec Donald Trump pour son nouveau livre "Rage". Il affirme que dès le 7 février, le président reconnaissait que le coronavirus était plus mortel que le grippe. Le 5 avril, Trump a dit à Woodward "le coronavirus est horrible et incroyable.” Le 21 juillet, Donald Trump se réjouit. Il se donnerait bien un “A” pour sa gestion de la pandémie

Sa task force spéciale Covid est emmenée par un immunologiste de renommée mondiale, le Dr Anthony Fauci. Directeur de l'Institut National des allergies et des maladies infectieuses, Anthony Fauci n'hésite pas à contredire le Président. Il est petit-à-petit mis sur la touche par Donald Trump, qui préfère discrètement remplacer son équipe scientifique par des technocrates. Trump a même laissé entendre en meeting qu'il allait licencier le Dr Fauci après l'élection présidentielle.
Il est relaxé dans la procédure d'impeachment concernant son intervention en Ukraine
Le Congrès américain lance une procédure d'impeachment (destitution) contre Donald Trump, à l'initiative des démocrates majoritaires à la Chambre des représentants, de la fin de l'année 2019 au début de 2020.
Donald Trump est mis en accusation par la Chambre des représentants en décembre 2019 pour "abus de pouvoir" et "entrave à la bonne marche du Congrès", devenant le troisième président américain à être inculpé et à être jugé par le Sénat, après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998. D’une durée de deux semaines, son procès en destitution devant le Sénat (à majorité républicaine) aboutit à son acquittement, le 5 février 2020.

Il s'affiche bible à la main après les manifestations contre les violences policières
Le 1er juin 2020, des manifestants sont réunis devant la Maison Blanche pour protester contre les brutalités policières, après la mort de George Floyd à Minneapolis. Donald Trump envoie les forces de l'ordre et la garde Nationale. Gaz lacrymogènes, explosions, violences... Trump propose aux États qui le souhaitent de leur envoyer l'armée. Puis Donald Trump apparaît et se rend devant l'église épiscopalienne St John, bible en main.

La construction du mur entre le Mexique et les Etats-Unis

C'est la principale promesse de sa campagne 2016 : Donald Trump annonçait un mur entre le Mexique et les États-Unis pour lutter contre l'immigration clandestine et le trafic de drogue. Au final, il existe pour l'instant 400 miles de paroi, la plupart du temps faite de grille (cf.photo) mais elle existait déjà avant l'élection de Trump en 2016. Les travaux n'ont servi qu'à la rénover. Sous Trump, seulement 12 miles ont été réellement construit.
Donald Trump est testé positif à la Covid-19
Le 1er octobre 2020, Donald Trump annonce qu'il est positif au coronavirus, ainsi que Melania. Il affirme qu'ils se reposent tous les deux. Mais le surlendemain, il part en hélicoptère pour être hospitalisé au Walter Reed National Military Hospital. On apprendra par la suite qu'il, a connu des difficultés respiratoires et qu'il a été placé sous oxygène. Il a reçu un traitement à base de l'antiviral Remdesivir.

Pour prouver sa bonne forme et sa remise sur pieds en un temps record, un mois avant la présidentielle, Donald Trump défilera dans les rues de Washington en voiture, masque sur la bouche et le nez.

Perdant devant Joe Biden, il rentre discrètement à la Maison Blanche
Le Président Donald Trump est parti jouer au golf le 7 novembre 2020, juste avant que Joe Biden ait été déclaré vainqueur à la présidentielle de 2020 et alors que des manifestations festives ont éclaté à Washington. Vu alors qu'il rentrait à la Maison Blanche après sa partie de golf, il a été sifflé par des manifestants.

Première sortie officielle depuis la présidentielle
Refusant sa défaite et affirmant que les démocrates ont triché notamment par le biais du vote par correspondance, le Président Donald Trump se montre pour la première fois en public le 11 novembre. Il dépose brièvement une gerbe devant la tombe du soldat inconnu à l’occasion de la fête des anciens combattants au cimetière d’Arlington en Virginie.

Les derniers résultats sont enfin tombés samedi soir : le démocrate a remporté au final 306 grands électeurs, contre 232 au président sortant, soit le score inversé de la victoire du milliardaire républicain - qui avait alors parlé d'un "raz-de-marée" - face à Hillary Clinton en 2016. Donald Trump n'a toujours pas reconnu sa défaite - même si un tweet dimanche, très vite effacé, a pu laisser le croire - et n'a toujours pas appelé le vainqueur Joe Biden pour le féliciter, comme le veut la tradition.
Joe Biden a été élu 46e Président des États-Unis.