Élection américaine : les priorités du nouveau président des États-Unis Joe Biden

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Élection américaine : les priorités du nouveau président des États-Unis Joe Biden

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Le 46e Président américain Joe Biden va faire de l'économie, de la santé et de l'environnement ses trois priorités
Le 46e Président américain Joe Biden va faire de l'économie, de la santé et de l'environnement ses trois priorités
© AFP - Angela Weiss

Après quatre jours d'incertitude dus au décompte des bulletins, la victoire de Joe Biden à la présidentielle a été annoncée par les médias américains samedi. L'ancien vice-président d'Obama devient le 46e président américain, accompagné de sa colistière Kamala Harris. Quelles sont leurs principales priorités ?

Joe Biden a été élu samedi président des États-Unis, l'emportant face à Donald Trump et mettant fin à une séquence politique inédite qui a secoué l'Amérique et le monde. Il a immédiatement promis d'être le président "de tous les Américains". "Il est temps de laisser derrière nous la colère et la rhétorique enflammée et de nous rassembler", a-t-il tweeté dans un premier temps.

"Je m'engage à être un président qui rassemble et non pas qui divise", a-t-il ensuite lancé lors d'un discours enflammé dans son fief du Delaware, Wilmington. "Voyons-nous, parlons-nous", "donnons nous une chance", a-t-il insisté, sous le son des klaxons enthousiastes. Il est "temps de panser les plaies" du pays et d'en finir avec les "diabolisations".
Remerciant la "coalition large et diverse" qui a porté sa candidature, il a rendu hommage aux Afros-Américains, qui ont joué un rôle central dans sa victoire. "Ils me soutiennent toujours, comme je les soutiendrai."
"J'ai fait campagne pour restaurer l'âme de l'Amérique", a-t-il répété.

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Que souhaite faire Joe Biden une fois investi à la Maison Blanche le 20 janvier prochain ? Santé, climat, économie... Le nouveau président démocrate et sa vice-présidente Kamala Harris ont déjà précisé leurs priorités.   

Lutter contre le coronavirus

Joe Biden prévoit une stratégie nationale sur la Covid-19, une loi d'envergure présentée au Congrès pour financer une campagne nationale de tests. Il promet la gratuité du futur vaccin pour tous et imposera le port du masque dans les bâtiments fédéraux et dans les transports fédéraux entre États. Il ne devrait pas beaucoup s'éloigner du slogan de Donald Trump "America first" en lançant très vite la fabrication aux États-Unis de produits et équipements médicaux. Il s'assurera les services et conseils du docteur Anthony Fauci, membre très respecté de la cellule de crise de la Maison Blanche sur le coronavirus. 

Le Dr Fauci a régulièrement contredit les affirmations non scientifiques de Donald Trump et le président républicain a annoncé récemment qu'il comptait le limoger dès le scrutin terminé, quelqu'en soit l'issue. Il l'accuse d'être démocrate.

Revenir dans l'Accord de Paris sur le climat

Donald Trump avait fait de la sortie des États-Unis de l'Accord de Paris sur le climat une priorité le 1er juin 2017. L'un des objectifs de l'Accord de Paris, signé en décembre 2015 par 195 pays, est de contenir la hausse des températures à +1,5° C par rapport à l'ère préindustrielle. Dès le 5 novembre, alors que le dépouillement des bulletins de vote commençait, Joe Biden annonçait que son premier acte serait de faire revenir son pays dans l'Accord de Paris. Les États-Unis devront officiellement notifier à l'ONU leur volonté de faire machine arrière et donc d'apposer leur signature sur l'Accord. 

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"Dans exactement 77 jours, une administration Biden rejoindra l'Accord de Paris."

Mais notifier l'ONU ne sera qu'un début. En effet, la première puissance mondiale ne  pourra pas participer le 12 décembre à la conférence internationale sur le climat COP 26 au Royaume-Uni, car l'investiture de Joe Biden n'aura lieu que le 20 janvier 2021. 

► Le programme de Joe Biden en matière environnementale

Joe Biden veut également stopper la procédure de retrait des États-Unis de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), lancée par Donald Trump en juillet dernier, à la suite de nombreuses critiques de l'organisation de la part du président républicain.  

Enrayer la crise économique

Le vote d'un vaste plan d'aide pour la relance de l'économie est l'autre priorité de Joe Biden. Il a souvent pris exemple sur le plan d'aide lancé par Barack Obama et lui-même (il était alors vice-président) en 2009. Il compte sur sa capacité à convaincre les élus républicains pour sortir de l'impasse actuelle au Congrès, où aucun texte proposé par Donald Trump n'a été finalement voté faute d'entente avec les démocrates. 

Pour relancer la production américaine après la crise du coronavirus, il prévoit 700 milliards de dollars. Pour y arriver, il augmentera les impôts des Américains les plus riches et des grandes entreprises, notamment en multipliant par deux la taxe sur les bénéfices réalisés à l'étranger par les entreprises. Joe Biden veut aussi que les recettes fiscales soient réinvesties dans des programmes sociaux, dans l'éducation et dans la modernisation des infrastructures.

► Le programme de Joe Biden en matière économique

Joe Biden promet de créer cinq millions d'emplois à travers son plan "Buy American" (acheter Américain). Dans ce plan, le gouvernement prévoit de dépenser 400 milliards de dollars pour acheter des produits et des services. 300 milliards de dollars seraient également destinés à la recherche et au développement, dont la moitié destinée aux industries renouvelables. 

Le débat économique
13 min

Les travailleurs en première ligne sur la crise de la Covid recevraient une augmentation de salaires et jusqu'à 14 jours d'arrêt de travail payés s'ils sont malades de la Covid ou s'ils doivent rester chez eux pour s'occuper d'un de leurs proches malade du virus. 

Joe Biden prévoit aussi de doubler le salaire minimum, le passant à 15 dollars de l'heure au niveau fédéral. Certains États (comme New York et la Californie) ont déjà mis en place, sur leur territoire, un salaire minimum nettement supérieur au salaire minimum. Mais au niveau fédéral, le salaire minimum n'atteint même pas les 8 dollars de l'heure.

Restaurer une couverture médicale pour tous

Donald Trump a passé les quatre années de son mandat à détricoter plusieurs actions de Barack Obama. La plus significative, la plus symbolique est l'"Obamacare" (Patient Protection and Affordable Care Act), la couverture médicale pour tous, qui impose notamment à toutes les entreprises de financer une assurance santé de base pour leurs salariés. 

L'Obamacare empêche aussi les assurances santé de faire d'une maladie préexistante une condition d'adhésion. Le texte a également étendu le programme d'aide médicale aux plus pauvres, Medicaid, avec laquelle 15 millions d'Américains de plus peuvent avoir une couverture santé. 

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Mais de nombreux États ont porté l'Obamacare devant les tribunaux. Dans ces États (comme le Texas), le programme n'est pas appliqué. Les Républicains tentent régulièrement de faire abroger la loi. Le texte est passé plus d'une cinquantaine de fois devant le Congrès. 

Pour l'instant, les élus ont détricoté certaines parties du texte, surtout les principaux articles. La Cour suprême fédérale doit réexaminer la constitutionnalité de la loi. La nomination par l'administration Trump de la juge conservatrice Amy Coney Barrett, pour remplacer Ruth Bader Ginsburg, donne la majorité aux juges conservateurs, qui pourraient bien abroger le texte, comme l'a toujours souhaité Donald Trump. Ce qui a fait dire à Joe Biden : 

"Les soins de santé sont pour moi une affaire personnelle. L'Obamacare est une affaire personnelle. Quand je vois le président essayer de le démolir, je le prends personnellement. Nous devons nous appuyer sur ce que nous avons fait parce que chaque Américain mérite des soins de santé accessibles."

Par conséquent, le gouvernement fédéral ne régulant plus la couverture santé, et l'obligation de souscrire une couverture ayant été ôtée du texte, 30 millions d'Américains sont sans assurance médicale, car depuis que l'État ne contrôle plus les prix, les polices d'assurance ne cessent d'augmenter. Joe Biden étendrait l'Obamacare à plus de familles de classe moyenne.

► Le programme de Joe Biden en matière de couverture médicale